ansar al charia 8 27Le gouvernement tunisien a décidé aujourd’hui de classer le mouvement Ansar Al-Chariâ, affilié au réseau Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), comme une organisation terroriste.

C’est ce qu’a déclaré le chef du gouvernement Ali Larayedh, lors d’une conférence de presse, mardi, au palais du gouvernement à la Kasbah.

Le 21 août, un mandat d’arrêt national et international a été émis à l’encontre de Seifallah Ben Hassine (alias Abou Iyadh), chef d’Ansar Al-Chariâ, en fuite depuis l’attaque de l’ambassade américaine à Tunis, le 14 septembre 2012.

Selon des révélations d’éléments terroristes, arrêtés et interrogés récemment par le procureur général, Abou Iyadh serait le principal instigateurs des évènements du mont Chaambi et de l’assassinat des dirigeants de l’opposition Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

Dans une déclaration, le 19 mai, sur la chaine qatarie Al Jazira, Ali Larayedh a déjà qualifié Ansar Al-Chariâ de «groupe extrémiste».

Cette décision du gouvernement tunisien vient avec un certain retard, d'autant que les leaders de l'opposition ont longtemps appelé à classer Ansar Al-Chariâ comme une organisation terroriste, mais le gouvernement, conduit par le parti islamiste Ennahdha, s'y est toujours opposé. On a même vu des dirigeants d'Ennahdha et des membres du gouvernement Larayedh défendre Ansar Al-Chariâ.

Pis encore: des liens existent entre certains dirigeants d'Ennahdha et des figures d'Ansar Al-Chariâ, dont les militants participent souvent, côte-à-côte, avecceux d'Ennahdha, dans les rassemblements organisé par ce dernier.

De là penser qu'Ennahdha est responsable, par son laxisme et sa complicité passive, du développement de ce mouvement qui a causé la mort de plusieurs dizaines de Tunisiens, il y a un pas que beaucoup franchiraient volontiers.  

Z. A.

Illustrationrassemblement des Ansar Al-Chariâ à Kairouan en 2012.