La croûte continentale, cette partie de la croûte terrestre qui forme le socle des continents, aurait émergé et commencé à s’altérer il y a environ 3,7 milliards d’années, d’après des travaux présentés ce 26 avril lors de la conférence annuelle de l’Union européenne des géosciences (EGU) qui se tient en ligne du 19 au 30 avril. C’est 500 millions d’années plus tôt que ce qu’on pensait jusqu’à présent.

Reconstruire cette histoire est important, car elle a un impact sur la tectonique des plaques, la chimie des océans et la biologie. “L’érosion de la croûte continentale enrichit l’océan en nutriments, un phénomène qui pourrait avoir joué un rôle crucial dans l’apparition de la vie, détaille le New Scientist. La grande interrogation : à quel moment a commencé la formation de la croûte continentale ?”

Pour y répondre, Desiree Roerdink, de l’université de Bergen en Norvège, et ses collègues en Allemagne et aux Pays-Bas ont analysé 30 échantillons de roches issus de 6 sites en Australie, en Inde et en Afrique du Sud. Les chercheurs se sont intéressés en particulier à une espèce minérale appelée barytine, contenue dans ces échantillons. Le site SciTech Daily explique : “la barytine renferme dans sa structure beaucoup d’informations sur la composition chimique de l’océan, ce qui est utile pour la reconstitution d’environnements anciens”.

La vie d’abord sur terre ?

Les chercheurs ont ainsi pu déduire le moment où la roche continentale altérée a commencé à pénétrer dans les océans. “Sur la base des données capturées dans la barytine, ils ont découvert que l’altération avait commencé il y a environ 3,7 milliards d’années – à peu près 500 millions d’années plus tôt qu’on ne le pensait auparavant”, précise SciTech Daily.

Pour Aaron Satkoski, qui travaille à l’université du Texas à Austin et n’a pas participé à cette étude, ces résultats suggèrent que la vie pourrait avoir commencé sur les terres et non dans les océans. Dans le New Scientist il ajoute :

Cette étude nous aide à déterminer à partir de quand des terres émergées auraient existé et permis à la vie de s’y développer.”