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Smic : Parisot dénonce la « logique esclavagiste » de Gattaz

L'ancienne patronne du Medef a critiqué la proposition de son successeur, qui veut un salaire en dessous du smic pour les jeunes qui ne trouvent pas de travail.

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Publié le 15 avril 2014 à 18h16, modifié le 16 avril 2014 à 15h10

Temps de Lecture 2 min.

La présidente du MEDEF, Laurence Parisot assiste, le 23 novembre 2007 à Grenoble, à l'ouverture du Grenelle de l'insertion et des rencontres de l'expérimentation sociale. Ce Grenelle, qui se déroulera sur six mois, s'organisera autour de trois groupes de travail et une dizaine de forums réunissant associations, élus, représentants de l'entreprise, a indiqué Martin Hirsch à l'AFP.   AFP PHOTO / JEAN-PIERRE CLATOT

On savait que Laurence Parisot n'appréciait pas franchement Pierre Gattaz, son successeur à la tête du Medef. Mais la guerre larvée vire décidément de plus en plus au conflit ouvert. Alors que le président du Medef a officiellement proposé mardi 15 avril au matin, la création d'un « smic intermédiaire »  inférieur au niveau du smic « pour un jeune ou quelqu'un qui ne trouve pas de travail », l'ancienne patronne des patrons a posté un tweet, l'après-midi même, pour dire tout le mal qu'elle pensait de cette idée : « Proposer un salaire en dessous du smic s'apparente à une logique esclavagiste. »

Ce message a immédiatement été relayé sur Twitter par plusieurs dizaines de personnes, dont nombre de militants de la gauche, à l'image de Carlos Da Silva, député socialiste proche de Manuel Valls.

Ce n'est pas la première fois que Mme Parisot prend le contre-pied de M. Gattaz. La patronne de l'IFOP avait notamment publié une tribune dans Les Échos pour prendre la défense du régime des intermittents du spectacle, alors que le Medef avait demandé sa suppression lors de la dernière négociation du régime d'assurance-chômage.

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Lire : Laurence Parisot défend les intermittents

Ces prises de position opposées à celles du Medef sont rares dans un milieu patronal où l'unanimité d'apparence est souvent une règle d'or. « Laurence Parisot a réagi sans avoir le fil de la discussion, explique un cadre du Medef. Elle a vu ce qui était repris dans les média et franchement je comprends sa réaction. Le smic n'est pas une priorité du Medef actuellement, Gattaz n'a fait que répondre à la question d'un journaliste. » 

Mais il faut aussi se rappeler que Laurence Parisot s'était aussi opposée au Contrat première embauche (CPE) du gouvernement de Dominique de Villepin, au nom de la rupture d'égalité entre les jeunes et le reste de la population qu'aurait créée ce contrat. Par ailleurs, elle avait dès le 5 avril tweeté son opposition aux « petits boulots » payés en dessous du smic proposés alors par Pascal Lamy, l'ancien directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). 

Mme Parisot, qui avait tenté en février 2013 de changer les statuts du Medef pour faire un troisième mandat, n'a par ailleurs jamais caché en privé son aversion pour son successeur. Elle critique notamment régulièrement son opposition supposée aux vertus du dialogue social.

L'entourage du patron des patrons préfère d'ailleurs réagir avec dédain à cette nouvelle sortie de Mme Parisot. « On s'en fout de son tweet, elle a le droit de s'exprimer et c'est son problème », lâche un proche. « Ce qu'a dit Pierre, beaucoup d'économistes de gauche le disent aussi, ça fait quand même beaucoup d'esclavagistes », estime-t-il, en assurant ne pas avoir demandé pour autant à Mme Parisot de se taire. « Ça lui plairait trop qu'on lui dise de se calmer. » Sollicitée par Le Monde, l'ancienne patronne des patrons n'a pas souhaité s'expliquer.

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