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Traitement Covid-19 : une avancée significative avec le nitazoxanide

Traitement Covid-19 : une avancée significative avec le nitazoxanide
Traitement Covid-19 : une avancée significative avec le nitazoxanide © DR
Dr Philippe Gorny , Mis à jour le

Selon une étude américaine, ce médicament, doué de propriétés antivirales, anti-inflammatoires et d’un profil de tolérance exceptionnel, vient de confirmer son efficacité préventive des formes graves dès les premiers signes de l’infection.

L’espoir d’un médicament préventif

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Le 6 novembre 2020 (page Santé Paris Match n° 3632), notre rubrique a dressé un premier portrait du nitazoxanide (NTZ). Nous rapportions alors les résultats promet- teurs d’une étude randomisée et en double aveugle menée au Brésil (patients et thé- rapeutes ignorent jusqu’à la fin de l’essai, quand toutes les données sont rassemblées et la procédure aveugle levée, le traitement qu’un participant a reçu): 392 sujets, âgés de 18 à 77 ans et des deux sexes, avaient été répartis en deux groupes; 196 reçurent le médicament à la dose de 500 mg sous forme de solution orale toutes les huit heures pen- dant cinq jours, et 196 autres un placebo d’aspect semblable, selon la même modalité. Après une semaine, 78% des sujets ayant reçu le médicament, contre 57% de ceux sous placebo, n’avaient plus de symptômes. La tolérance fut excellente, semblable dans les deux groupes. Nous restions néanmoins sur notre faim car les sujets inclus dans cette étude étaient atteints de formes débutantes et bénignes de l’infection, sans facteurs de risque associés (comorbidités). Qu’en aurait- il été dans une population plus diversifiée?

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Essai de phase 3 positif et conforme aux exigences de la FDA (l’Autorité de santé américaine)

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Les conclusions d’un essai multicentrique de phase 3, qui précède une possible mise sur le marché, confirment l’efficacité préventive du NTZ quand il s’adresse, dès le tout début, aux
formes courantes de l’infection, celles d’une population générale variée et naïve (n’ayant pas été précédemment contaminée). En sont exclues les formes sévères hospitalisées d’emblée ainsi que les personnes immuno-déficientes.

Entre août 2020 et janvier 2021, 1 390 patients ont été examinés dans 36 centres différents, aux États-Unis et à Porto Rico, pour participer à un essai randomisé mené en double aveugle. In fine, 935 sujets ont été retenus pour l’évaluation de la tolérance (produit contre placebo) et 379 sujets pour l’étude d’efficacité (195 dans le groupe placebo, 184 dans le groupe NTZ). Les parti- cipants à cette dernière évaluation devaient présenter un minimum de symptômes du Covid-19 prédéfinis (respiratoires, fatigue, perte de l’odorat...) dont la durée d’apparition ne dépassait pas 72 heures, et avoir une PCR positive (94% des sujets). Parmi eux, 237 (62,7 %) patients répartis de façon équivalente dans les deux groupes par la randomisation (tirage au sort) étaient porteurs d’au moins un facteur de risque pouvant favoriser l’évolution vers une forme grave.

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Lire aussi. Covid-19: la nitazoxanide, un premier médicament préventif autorisé à la commercialisation ?

Les malades furent suivis pendant 28 jours, à la fois cliniquement et biologiquement (dosage des anticorps inclus). Les critères principaux de jugement furent l’évaluation du temps de réponse au traitement, l’évolution des signes cliniques quantifiés par des échelles de score, l’évolution de la charge virale, le taux de réduc- tion des hospitalisations et le taux d’évolution vers les formes graves. Le nitazoxanide fut donné orale- ment sous la forme d’un comprimé à libération prolongée (NT-300). Cette version retard assure, avec deux prises par jour et pendant cinq jours, une action continue sans vide thérapeutique. Le placebo a été administré pareillement.

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Il faut arrêter cette maladie quand elle commence. C’est la clé de tout, la meilleure de toutes les stratégies !

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Résultats

Comparativement au groupe placebo, le médicament a réduit le taux d’hospitalisation de 79% et le taux de progression vers une forme grave de 85%, que les patients aient ou non des facteurs de risque associés! La tolérance au produit n’a pas différé de celle du placebo.

Le NTZ agit via plusieurs mécanismes immuno-modulateurs originaux. 1. Il a un effet inhibiteur sur les principales protéines virales que produit le Sars-CoV-2. 2. Il réduit la charge énergétique des cellules infectées par le virus, ce qui affecte sa multiplication. 3. Il inhibe les cytokines qui promeuvent l’orage inflammatoire dans les formes sévères et activent celles qui le calment . 4. Il bloque un site très variable de la protéine Spike du Sars-CoV-2, qui est une source fréquente de mutants. 5. Il ne réduit pas directement la charge virale mais en tire avantage car, en n’attaquant pas l’ennemi de front, il n’induit pas le risque de résistance à son action. Pour résumer, le NTZ crée un environnement défavorable à la progression du virus. Il fait mieux que les anticorps monoclonaux passés ou en cours de développement, prescrits quand des complications apparaissent, avec des effets indésirables notables et dont le coût total est cinq ou six fois supérieur à celui du NT-300. L’inventeur de cette molécule est un Français vivant aux États-Unis: le docteur Jean-François Rossignol, chimiste, médecin, aventurier scientifique, chercheur et développeur remarquable. Il dirige aussi Romark à Tampa en Floride, la compagnie qu’il a créée pour développer ses inventions. «Il faut arrêter cette maladie quand elle commence, résume-t-il. C’est la clé de tout, la meilleure de toutes les stratégies ! » À bon entendeur...

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