IMAGES. Catastrophe de Tchernobyl, 35 ans après : voici à quoi ressemble le site aujourd'hui

Le 26 avril 1986, la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, explosait. 35 ans plus tard, nous avons participé à l'urbex : une exploration du site, laissé à l'abandon.

La salle de contrôle du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl. C’est ici que s’est nouée la catastrophe.
La salle de contrôle du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl. C’est ici que s’est nouée la catastrophe. (©Brigitte Jean)
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Cela fait 35 ans jour pour jour que le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl, en Ukraine (ex-URSS), a explosé. C’est la plus grande catastrophe au monde d’un site nucléaire civil. Aujourd’hui encore, on n’arrive pas à dresser le bilan humain qui est de plusieurs milliers de morts.

Brigitte Jean, correspondante du journal Liberté à Caen (Calvados) et passionnée de photographie, a arpenté au début du mois de janvier 2021 le site, aujourd’hui désert. Elle témoigne.

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« On était seuls »

Sa visite a duré huit jours et s’est faite « en tout petit groupe ». « Entre deux confinements et deux fermetures de frontières, on était seuls », explique-t-elle. Un sentiment renforcé par les températures presque sibériennes : « jusqu’à – 24 °C, – 29 °C en ressenti. On est tous revenus avec des engelures aux mains. »

Un comble pour ces photographes fondus d’urbex, l’exploration des sites abandonnés. 

On est allés en Ukraine avec un professionnel qui ne fait que des voyages organisés pour photographes.

Brigitte JeanPhotographe et correspondante locale de presse

Avec ses camarades – six photographes et deux accompagnateurs – dans cette partie de l’ex-Union soviétique, le photo-voyage a pris des airs d’immersion pour découvrir la zone d’exclusion de 30 km autour de la centrale et visiter le site.

Brigitte Jean sur le réacteur n°3 de Tchernobyl.
Brigitte Jean sur le réacteur n°3 de Tchernobyl. (©Brigitte Jean)

« Ça prend aux tripes »

« La visite de la centrale a duré 4 heures, détaille Brigitte Jean. À l’arrivée et au départ, une équipe médicale a mesuré le taux de césium. Pour accéder au site, on a dû se déshabiller et ne garder que les sous-vêtements. Tout le reste a été fourni. »

Le groupe a pu visiter la salle de commande du réacteur n°4, « mais juste un quart d’heure ».

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Ça prend aux tripes. Quand tu as vu la série télévisée, tu t'y retrouves. On a vu l'emplacement du fameux bouton qui a tout déclenché. Aujourd’hui, le réacteur n°4 est recouvert d'un sarcophage, il n'est terminé que depuis 2019.

Un sarcophage recouvre le réacteur n°3 depuis 2019.
Un sarcophage recouvre le réacteur n°3 depuis 2019. (©Brigitte Jean)

À cause des radiations, les voyageurs ne peuvent pas rester et dormir sur place plus de quatre jours. Pour le personnel, qui assure la sécurité et la surveillance, « ce sont des rotations de 1 500 personnes tous les 15 jours. »

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Pipriat est devenue une « ville fantôme »

À 3 km à côté de la centrale, la ville de Pripiat comptait 50 000 habitants en 1986. « Tout le monde a été évacué en 48 heures sans pouvoir emmener quelque chose », rappelle Brigitte Jean, qui évoque aujourd’hui « une ville fantôme ».

La ville de Pripiat comptait 50 000 habitants en 1986, ils ont tous été évacués en 48 h.
La ville de Pripiat comptait 50 000 habitants en 1986, ils ont tous été évacués en 48 heures. (©Brigitte Jean)
L'ancien hôpital des enfants à Pripiat.
L’ancien hôpital des enfants à Pripiat. (©Brigitte Jean)

Équipés de dosimètres, ces explorateurs sont revenus avec des souvenirs et des milliers de photos « complètement uniques ». « On ne sait pas si cela va continuer à être visitable. »

Une salle de classe abandonnée.
Une salle de classe abandonnée. (©Brigitte Jean)

« Il y a des endroits où ne peut pas aller, précise Brigitte Jean. Par exemple, la forêt rouge où on ne peut pas descendre du véhicule ni même s’arrêter. C’est là qu’il y a le plus de radiations. Le principe de l’urbex c’est de ne toucher à rien. Encore plus là-bas à cause de la radioactivité. Quand à la poussière, c’est le pire, ça fait peur. Il ne faut pas s’y frotter. »

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