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De nouvelles recherches ont déterminé que près de trois quarts des humains vivaient dans des pays ne disposant pas de suffisamment de ressources naturelles pour vivre de manière durable, et de fonds suffisants pour les acheter ailleurs.

Un constat accablant

La biocapacité désigne la capacité d’un écosystème à régénérer les ressources que les humains utilisent, en comparant le rythme auquel nous exploitons nos ressources naturelles à notre capacité à les remplacer et à absorber les déchets en résultant. Afin de maintenir sa population, un pays a besoin de suffisamment de ressources pour correspondre à son empreinte écologique et maintenir un excédent de biocapacité, ou d’assez d’argent pour acheter la biocapacité nécessaire ailleurs afin de combler tout déficit.

Dans le cadre de travaux présentés dans la revue Nature Sustainability, Mathis Wackernagel et ses collègues du Global Footprint Network ont étudié la biocapacité annuelle de chaque nation de 1980 à 2017, en examinant si elle présentait un déficit ou un excédent de ressources. Les chiffres obtenus ont ensuite été comparés au PIB par habitant de chaque pays (soit la somme de l’ensemble des transactions monétaires d’une économie réparties entre ses citoyens) afin d’estimer le revenu moyen.

Il s’est avéré qu’en 2017, 72 % de la population mondiale vivait dans des pays présentant un déficit de biocapacité ainsi qu’un revenu inférieur à la moyenne. Ce qui signifie que 5,4 milliards d’humains ne pouvaient obtenir les ressources écologiques dont ils avaient besoin, et n’étaient pas non plus en mesure de les acquérir auprès d’autres nations. À titre de comparaison, en 1980, 57 % de la population mondiale vivait dans des pays présentant un revenu inférieur à la moyenne ainsi qu’un déficit de biocapacité.

« Si votre revenu est inférieur à la moyenne, vous ne pouvez pas faire autant d’offres sur les marchés étrangers que les autres pays », a souligné Wackernagel.

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La France parmi les pays achetant le plus de ressources

La puissance économique d’un pays déterminant la quantité de ressources pouvant être achetées et utilisées, les nations à revenu élevé sont sans surprise en mesure de fonctionner avec un déficit de biocapacité local beaucoup plus important. Parmi les pays riches présentant un excédent de biocapacité en 2017, on retrouvait notamment la Suède, le Canada et la Finlande, tandis qu’à l’autre extrémité du spectre figuraient la France, l’Allemagne ou le Japon.

Si 2017 constituait l’année la plus récente pour laquelle des informations étaient disponibles pour effectuer le calcul, les chercheurs ont noté que l’impact climatique avait évolué l’année passée en raison de la pandémie de Covid-19. Selon des résultats préliminaires, la demande mondiale en ressources naturelles dépassait de 56 % la quantité produite par les écosystèmes terrestres début 2020, contre 73 % en 2017.

« Cependant, il semble que la demande de ressources soit depuis revenue à des niveaux pré-pandémiques », a conclu Wackernagel.

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