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Méditerranée : 125 enfants en route vers l’Europe interceptés au large de la Libye (UNICEF)

Des enfants migrants à l'extérieur d'un centre de détention à Tripoli, en Libye (archives).
UNICEF/Romenzi
Des enfants migrants à l'extérieur d'un centre de détention à Tripoli, en Libye (archives).

Méditerranée : 125 enfants en route vers l’Europe interceptés au large de la Libye (UNICEF)

Migrants et réfugiés

Cent-ving-cinq enfants en route pour l’Europe ont été secourus en mer Méditerranée cette semaine par les autorités libyennes, a annoncé vendredi le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), ajoutant que la plupart ont été renvoyés dans des centres de détention en Libye.

Parmi ces enfants, fuyant la guerre et la pauvreté à travers cette périlleuse route maritime vers l’Europe, figuraient 114 mineurs non accompagnés, a précisé l’UNICEF dans un communiqué. La majorité de ceux qui ont été secourus sont envoyés dans des centres de détention surpeuplés en Libye, dans des conditions extrêmement difficiles et sans accès ou avec un accès limité à l’eau et aux services de santé.

« Près de 1.100 enfants se trouvent dans ces centres », ont déclaré Ted Chaiban, Directeur régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord et Afshan Khan, Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Europe et l’Asie centrale et Coordinatrice spéciale pour la réponse aux réfugiés et aux migrants en Europe.

L’agence onusienne exhorte les autorités libyennes à libérer tous les enfants et à mettre fin à la détention pour des raisons migratoires. « La détention d’enfants dans des contextes de migration n’est jamais dans l’intérêt supérieur des enfants », ont souligné M. Chaiban et Mme Khan.

La Libye compte près de 52.000 enfants migrants dont plus de 14.500 enfants réfugiés. La plupart d’entre eux n’ont pas accès aux services de base et sont vulnérables à « l’exploitation et aux abus dans le pays ».

Fin mars, un total de 4.005 migrants et réfugiés ont été enregistrés comme ayant été secourus/interceptés par les garde-côtes libyens qui les renvoient en Libye dans des centres de détention.

350 personnes mortes noyées ou portées disparues en Méditerranée centrale depuis le début de l’année 

Très souvent, ces migrants et réfugiés en détention, sont privés d’eau potable, d’électricité, d’éducation, de soins de santé et d’installations sanitaires adéquates. « La violence et l’exploitation sont monnaie courante », a déploré l’UNICEF.

La Méditerranée centrale reste l’une des routes migratoires les plus dangereuses et plus meurtrières au monde. Depuis le début de l’année, au moins 350 personnes, dont des enfants et des femmes, sont mortes noyées ou sont portées disparus en tentant de rejoindre l’Europe, dont 130, rien que la semaine dernière. 

Malgré ces dangers, aggravés par la pandémie de Covid-19, les enfants réfugiés et migrants continuent de risquer leur vie en quête de sécurité et d’une vie meilleure en Europe. Les tentatives de traversée de cette route maritime risquent d’augmenter au cours des mois d’été à venir, prévient l’UNICEF.

Depuis le début de l’année, plus de 8.600 migrants et réfugiés sont arrivés dans les ports européens en traversant la Méditerranée centrale. Une personne sur cinq est un enfant.

Plus largement, l’UNICEF appelle les autorités des pays européens bordant la Méditerranée centrale à soutenir et accueillir les migrants et réfugiés qui arrivent sur leurs côtes et à renforcer les mécanismes de recherche et de sauvetage. L’agence onusienne s’engage à soutenir tous les gouvernements de la Méditerranée centrale pour trouver des alternatives plus sûres à la traversée de la mer, développer et mettre en œuvre des procédures d’arrivée adaptées aux enfants, des structures d’accueil et de soins et des solutions à long terme pour les enfants qui tentent de traverser la mer.