Politique Jean-Luc Mélenchon à des élus écolos : "Vous êtes des faux-jetons"
L'union de la gauche ? "Tout le monde sait qu'il n'y aura pas d'union..."
Jean-Luc Mélenchon était ce 1er-Mai, jour des travailleurs, à Lille. Une manifestation qu'il a transformé en rendez-vous de campagne. L'occasion pour lui aussi de se payer les élus écologistes, présents aussi à Lille.
Car ce samedi à Lille, il y avait Jean-Luc Mélenchon et ses Insoumis d'un côté, d'autres poids lourds de la gauche et de Verts de l'autre.
Et le leader Insoumis s'est lancé dans un de ces discours de campagne qu'il affectionne : "J’ai un vœu à faire pour la classe ouvrière, les salariés, les travailleurs, les gens humbles qui vivent seulement de leur travail (…) : être libérés de la peur du chômage, du licenciement, de la peur du lendemain car demain pourrait être beau, lumineux" [...]. Je vous souhaite que le 1er mai 2022 je puisse revenir vous voir comme président de la République, ayant rétabli les 8 heures de travail, les 35 heures, la retraite à 60 ans".
Un show qui a agacé la maire de Lille, Martine Aubry : "Ici, c'est le 1er-Mai, c'est pas la fête à Mélenchon. On est là pour soutenir les travailleurs. S'il veut nous voir, il sait où on est", s'est agacée Martine Aubry.
Avec elle, en queue de cortège, Karima Delli, tête de liste de l'union de la gauche et des écologistes pour les régionales dans les Hauts-de-France, le maire de Grenoble candidat à la primaire écologiste pour la présidentielle Eric Piolle, et le patron et probable candidat des communistes à la présidentielle Fabien Roussel.
Ce n'est qu'après deux heures de manifestation que Karima Delli et d'autres élus Verts sont finalement allés vers Jean-Luc Mélenchon.
"Raconte pas de conneries, Esther"
"On vous soutient aux régionales et vous nous envoyez balader aux départementales (...) Vous êtes des faux-jetons, voilà c'est tout", leur a-t-il dit, entouré de journalistes.
"On est là pour le rassemblement", a tenté la sénatrice EELV Esther Benbassa. "C'est pas vrai Esther, raconte pas de conneries", lui a-t-il répondu.
Marine Le Pen : la réélection de Mcron conduirait au "chaos"
De l'autre côté du spectre politique, Marine Le Pen a aussi fait une sortie remarquée pour ce 1er-Mai. La candidate déclarée du Rassemblement national a déposé une gerbe au pied de la statue de Jeanne d'Arc, place des Pyramides à Paris, un rituel inauguré par son père.
L'occasion de s'en prendre à Emmanuel Macron : "Si Emmanuel Macron, pour le plus grand malheur de la France, était amené à effectuer un deuxième mandat, le chaos serait absolument général. [...] Ce serait le saccage social, celui qu’il n’a pas encore réussi totalement à mettre en œuvre, ce serait la purge fiscale car l’Union européenne va évidemment réclamer maintenant la mise en œuvre des mesures qui ont été suspendues par la crise du Covid".
"Histoires d'appareil"
Il a ensuite précisé sa pensée au JT de TF1, assurant "ne pas vouloir patauger dans ces histoires d'appareil"?
“Nous les insoumis nous avons fait le geste (...), on pensait que ce beau geste et ce rassemblement auraient un écho. Et bien pas du tout”, a-t-il aussi regretté.
Preuve néanmoins que toutes relations ne sont pas rompues entre les "appareils", Mélenchon a ensuite pris la pose avec Benoît Hamon, fondateur de Génération.s et Sandrine Rousseau, candidate à la primaire écologiste pour la présidentielle.
Mélenchon souffle donc le chaud et le froid, bien décidé à maintenir sa candidature pour 2022 et à rassembler aussi large que possible autour d'elle, en privilégiant les personnalités compatibles aux "appareils".
D'ailleurs, comme il l'a répété, il se sent "une vocation de candidat commun".