Variants : l'industrie pharmaceutique travaille déjà à une "deuxième génération" de vaccins

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Variants : l'industrie pharmaceutique travaille déjà à une "deuxième génération" de vaccins

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Le vaccin anti-Covid Moderna est l'un des deux sur le marché à utiliser la technique de l'ARN messager.
Le vaccin anti-Covid Moderna est l'un des deux sur le marché à utiliser la technique de l'ARN messager.
© AFP - Angela Weiss

Pfizer et Moderna travaillent à de nouveaux sérums plus performants face aux variants. Une "deuxième génération" de vaccins dont la fabrication est facilitée par la technique de l'ARN messager que les deux laboratoires ont utilisé.

Dans cette pandémie, on sait que plus le coronavirus circule, plus le risque est grand de voir se multiplier des variants. Les vaccins existants sur le marché, élaborés sur la base du virus original, sont aujourd'hui globalement efficaces face au variant anglais, mais un peu moins performants face aux variants sud-africain et brésilien. Quant à l'indien, on ne sait pas encore. Alors, pour contrer un éventuel "échappement" vaccinal, qui réduirait à néant tous les efforts engagés, les industriels s'adaptent et travaillent déjà sur une deuxième "génération" de vaccins Covid avec, dans cette course, un avantage aux sérums élaborés à base d'ARN messager.

Pour être neutralisé, le variant sud-africain nécessite par exemple une concentration plus forte d'anticorps que le virus original ou son variant britannique. Très logiquement donc, les industriels ont assez vite envisagé l'hypothèse d'une troisième dose, une sorte de rappel, comme c'est déjà le cas pour plusieurs vaccins contre d'autres virus, qui viendrait "rebooster" notre système immunitaire et remonter notre taux d'anticorps plusieurs mois après la vaccination. 

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Avantage technique à Pfizer et Moderna

Pfizer y travaille, de même que Moderna. Mais cette dernière entreprise est allée plus loin et travaille aussi sur une troisième dose qui cible spécifiquement le variant sud-africain. Facile, avec la technique ARN (utilisée par Pfizer et Moderna), qui permet de n'avoir besoin que de quelques semaines pour s'adapter. La technique ne change pas : au lieu d'injecter la séquence ARN qui va conduire les cellules à coder le virus original, on injecte celle qui code les mutations du variant sud africain, voire du brésilien, de l'indien, ou du californien... 

L'organisme fabrique alors des anticorps spécifiques à ces variants. Et s'il s'agit encore là d'une phase d'essai, il y a tout lieu de penser que cela sera efficace. On peut même combiner plusieurs ARN, donc plusieurs variants, dans une même injection, avoir donc plusieurs cibles dans un même rappel. 

Contacté par France Inter, un virologue témoigne d'ailleurs et se dit "assez confiant" car, comparé à d'autres virus, le Sars-Cov-2 ne mute pas si vite que ça et la capacité d'adaptation des vaccins ARN doit nous permettre de gagner la course face aux variants.

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