Charles de Foucauld canonisé : Comment l’Eglise a enquêté sur le miracle du charpentier empalé

Charles de Foucauld sera canonisé par le Pape François d’ici la fin de l’année. Le contraire d’un fait divers, n’est-ce pas un miracle ? Le Figaro nous raconte donc se matin comment se fabrique un miracle. C’est bien complexe qu’un meurtre, plus difficile à catégoriser.

Charles de Foucauld a été béatifié en 2005

En 2016, à Saumur, un jeune charpentier du nom de Charles fait une chute accidentelle de 16 mètres, raconte ce matin le Figaro, il s’en sort quasi sauf. Pourquoi un miracle, quand ce pourrait être le hasard ou la chance ? Et c’est là, qu’à sa manière, l’Eglise fait appel à sa police scientifique pour établir le miracle. Il y a d’abord le lieu de l’accident. Le charpentier a chuté sur le chantier d’une chapelle, il s’est empalé sur un morceau de bois, s’est relevé immédiatement, a marché 50 m pour trouver du secours, le bois dans son abdomen a paradoxalement retardé l’hémorragie.

 

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Au moment de l’accident, le patron de ce charpentier, lui-même très croyant, et sa femme priaient pour la canonisation de Charles de Foucauld, déjà béatifié en 2005. Mais pour qu’il soit fait saint, il faut un miracle. C’est toujours le patron du charpentier qui propose à celui-ci de suggérer à l’Eglise d’enquêter sur cet accident. L’Evêque d’Angers est contacté, il transmet le dossier à la congrégation pour la cause des Saints à Rome. L’enquête pour caractériser le miracle est lancée, et comme dans une enquête qui fait intervenir la Police scientifique, l’Eglise fait appel à des médecins pour expliquer l’issue positive exceptionnelle de la chute de Charles.

 

7 théologiens sont chargés d’établir, ou pas, un lien entre le fait médical et l’intercession possible d’un saint

Le charpentier a bénéficié d’une chance exceptionnelle, analyse qui sera ensuite confirmée par 7 autres médecins : Charles après une chute de 15 mètres 50 qui a duré 1 seconde 78 a été stoppé net, empalé alors qu’il tombait à la vitesse de 60 km/h. Il ne pouvait pas s’en sortir sans mal et pourtant… Le dossier est ensuite transmis à 7 théologiens qui établissent ou pas un lien entre le fait médical et l’intercession possible d’un saint. Intervient ensuite l’avocat du diable qui compile l’ensemble des pièces, poursuit le Figaro, c’est-à-dire la synthèse et la présente à 15 cardinaux. La commission se prononcera en faveur du miracle lequel peut alors être reconnu par le pape, ouvrant la voie à la canonisation de Charles de Foucauld, militaire devenu religieux. L’accidenté quant à lui a repris le travail et il n’a qu’un souhait : rencontrer le pape. Cela devrait pouvoir se faire…

David Abiker

 

 

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