Metz Agresseur schizophrène : l’avocat plaide la jurisprudence Halimi

Ce Messin de 40 ans, poursuivi mercredi devant le tribunal correctionnel pour trois vols et une agression, est schizophrène. Il consomme des stupéfiants. Son avocat, Me Elliot Hellenbrand, a tenté de faire le parallèle avec la décision d’acquittement rendue dans l’affaire Sarah Halimi.
Lisa LAGRANGE - 01 mai 2021 à 18:46 | mis à jour le 02 mai 2021 à 11:00 - Temps de lecture :
Le tribunal a condamné le Messin à 18 mois d’emprisonnement. L’avocat a annoncé interjeter appel. Photo RL /Maury GOLINI
Le tribunal a condamné le Messin à 18 mois d’emprisonnement. L’avocat a annoncé interjeter appel. Photo RL /Maury GOLINI

Le Messin de 40 ans porte ses difficultés. Derrière le micro du tribunal correctionnel, ce 28 avril, Nabeel Abu-Hamad s’emporte, menace les parties civiles, invective la présidente. Alors qu’il est poursuivi pour trois vols, dont un avec violences et une agression.

Le 22 avril, durant la nuit, un homme se promène dans le couloir du foyer de l’avenue de Blida à Metz. Il tente d’ouvrir deux portes. Si les locataires sont présents et lui donnent du fil à retordre, il les frappe. L’un d’eux est âgé de 90 ans. Le mis en cause nie ces faits, même si c’est son mode opératoire. Il reconnaît par contre avoir volé, deux jours plus tard, un sac à main et une trottinette électrique dans deux appartements, place Coislin.

Cocktail médicaments-stupéfiants

« C’est votre truc de rentrer dans un immeuble et de clencher les portes, pourquoi ? », questionne la présidente Miceli. « Pour y prendre ce que j’ai à y prendre. » Nabeel Abu-Hamad est schizophrène. L’expert l’a reconnu. Le juge d’application des peines estime que la détention n’est pas la solution. L’homme prend des médicaments, qu’il marie aux stupéfiants. Un cocktail forcément explosif.

Nicolas Bellet, pour le ministère public note que le danger, pour les personnes et pour les biens, est évident. « Bien sûr que la détention n’est pas le meilleur moyen, compte tenu de sa pathologie, mais la prison est un outil de protection collective. » Il requiert 18 mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt.

« En France, on ne juge pas les fous »

Me Elliot Hellenbrand laisse son client crier, s’exprimer de manière incompréhensible. Il veut que la maladie soit indéniable. « Il y a eu récemment une décision, dans l’affaire Halimi, qui dit qu’en France on ne juge pas les fous. » L’avocat réclame la relaxe, ou a minima une contre-expertise et une hospitalisation d’office. « Mon client agit sans la moindre cohérence. Il n’a plus de discernement. S’il est condamné, il fera ses 18 mois, ressortira, revolera une trottinette et on le retrouvera là… »

Le tribunal a suivi intégralement le parquet. Me Hellenbrand a annoncé interjeter appel.