À l'origine de la Sécurité sociale

Ambroise Croizat lors d'une réunion syndicale
Ambroise Croizat lors d'une réunion syndicale
À l'origine de la sécurité sociale - #CulturePrime
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À l'origine de la Sécurité sociale

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Archive | 1946 : la France, dévastée, sort du malheur en instaurant une politique de solidarité jamais vue. C’était l’un des projets du Conseil national de la Résistance.

Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, le communiste Ambroise Croizat, présente en 1946 l'utopie humaniste qu’on appelle déjà la Sécurité sociale, issue du programme du Conseil national de la Résistance. On est en avril 1946, lors de l'installation du conseil central de la Sécurité sociale de la Région parisienne, et chacun des mots utilisés prend une signification particulière aujourd'hui. 

Le Temps du débat
43 min

Ambroise Croizat : "Nous avons en discussion un texte qui tend à généraliser par palier la Sécurité sociale à toute la nation française. Cette révolution, excusez-moi cette formule, est attendue par tout le pays. 

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Nous construirons le grand édifice social qui prévoit dans son cadre toutes les améliorations possibles. Il est permis d’envisager que demain la Sécurité sociale assurera à tous les hommes et à toutes les femmes une certitude quant à leur possibilité de vie, la prévention des accidents et leur réparation, l’indemnisation de toutes les pertes de travail, tel que le chômage et l’assurance contre tous les risques sociaux. 

Dans notre projet, nous avons uni toutes les classes de la société. Nous avons essayé de résoudre pour une date la plus proche possible la retraite nationale pour tous les vieux de France. Nous espérons fermement que le principe en sera adopté et que son démarrage sera relativement rapide malgré l’important et long travail de mise en application. 

Ce plan, dont j’ai à coeur de poursuivre inlassablement la réalisation, comporte une rénovation complète de notre système de Sécurité sociale. Cette réforme qui doit également humaniser cette administration, la rendre plus proche des assurés, et faire en sorte que ceux-ci y trouvent des avantages toujours plus substantiels. Car, et ceci est un des caractères les plus originaux du plan français, celui-ci prévoit la remise complète, entre les mains des assurés eux-mêmes, de la gestion des organismes de Sécurité sociale. Rien de grave ne se fera sans la participation active et directe des producteurs eux-mêmes. 

L’association de tous les Français sans exception à cette oeuvre de solidarité nationale prouvera au monde le caractère hautement social de cette nouvelle république que nous voulons vraiment démocratique, forte et indépendante."

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