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"Médiocres" et "délirantes" : quand des sociologues jugent les études de race et de genre
Rokhaya Diallo a suscité la confusion chez Daniel Schneidermann en lui expliquant qu'en tant que Blanc, il était lui aussi "racisé", mais "à son avantage".
© PHILIPPE HUGUEN / AFP

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"Médiocres" et "délirantes" : quand des sociologues jugent les études de race et de genre

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Souvent invoquées comme gages scientifiques à des propos militants, que valent vraiment les « gender studies » et les « racial studies » ? Au-delà des querelles de vocabulaire, c’est la rigueur de ces travaux se réclamant des sciences sociales qui est fréquemment remise en cause par des sociologues.

Tout à coup, en pleine discussion avec la militante Rokhaya Diallo, voilà le journaliste Daniel Schneidermann totalement largué. « Si vous me dites que moi, je suis racisé en tant que blanc, je suis perdu là », s’étonne le créateur d’Arrêt sur images dans un extrait vidéo qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. « La racialisation ne se fait pas que sur les personnes minoritaires, lui opposait Rokhaya Diallo. Les Blancs sont aussi racisés, à leur avantage ». Car, affirme-t-elle, « "racisé" en fait, c’est le fait d’un processus, c’est donc un statut sociologique. »

C’est devenu fréquent. Sur les plateaux TV, dans les pages des magazines, on aperçoit des militants féministes et antiracistes manier, l’air décidé, une rhétorique où ils invoquent la « sociologie » et les « sciences sociales ». Pourtant, leurs thèses et concepts sur le « genre » ou la « race » sont à mille lieues de faire consensus. « Quand Rokhaya Diallo explique que le terme “racisé” est un terme admis par l’ensemble des sciences humaines et sociales, son analyse est un peu trop catégorique, réplique ainsi Arnaud Saint-Martin, sociologue et chercheur au CNRS. Tout le vocabulaire sociologique est lieu de discussion, voire de controverse. Il n’y a pas de concepts qui soient invulnérables à la critique. »

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne