Aimé Césaire : “L’admirable est que le Nègre ait tenu” : épisode • 2/3 du podcast S'affranchir

Aimé Césaire ©Getty -  Sophie Bassouls/Sygma
Aimé Césaire ©Getty - Sophie Bassouls/Sygma
Aimé Césaire ©Getty - Sophie Bassouls/Sygma
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Aimé Césaire était multiple : penseur de la négritude, homme politique, historien, poète, homme de théâtre... Impertinent et courageux, il fut un héros de plume complexe, son image est-elle aujourd’hui trop lisse ? Quelle fut sa réflexion politique et historique sur l’esclavage colonial ?

Avec
  • Silyane Larcher Chargée de recherche au CNRS en science politique, Unité de Recherche Migrations et Société (URMIS), Université Paris-Diderot, auteure de « L’autre citoyen » (Armand Colin, 2014)

"Puisque nous avions honte du mot "nègre", nous avons repris le mot "nègre"", lance Aimé Césaire, qui forge au cours de ses discussions avec Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas le mot de négritude.
Comment retouner la honte en fierté ?
Comment sortir de l'aliénation de l'esclavage et de la colonisation par la célébration ?
Construire et revendiquer une identité et une culture nègre, est-ce le meilleur moyen de lutter contre les effets contemporains de l'esclavage ?

L'invitée du jour :

Silyane Larcher, politiste et philosophe, chargée de recherche au CNRS

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Césaire subversif

Césaire état impertinent, courageux, cherchait à affirmer une subjectivité indépendamment des normes, des injonctions sociales, morales, et dans la négritude, des injonctions esthétiques. Le projet intellectuel de la négritude était de prendre à bras le corps une injure, celle du mot nègre, et la reprendre à son compte pour la retourner vers le dominant, dans une logique bien connue des sociologues, de retournement du stigmate.    
Il se définit lui-même pas tant par l’injure mais par l’irrévérence et par l’impertinence, une liberté affichée avec insolence, mais quand même, peut-être, une liberté qui est quand même “une réaction à”.    
Silyane Larcher

Texte lu par Denis Podalydès :

  • Extrait de Cahier d’un retour au pays natal, d'Aimé Césaire, éditions Présence Africaine, 1939 (avec une mesique de Guido Lopez-Gavilan, Variantes, Coral, Leyenda III, de l'album Por el mar de las Antillas anda un violin)

Sons diffusés :

  • Archive d'Aimé Césaire, dans L’avenir est ailleurs, documentaire d’Antoine-Léonard Maestrati et Michel Reinette, 2007
  • Bande originale du film Rue Cases-Nègres, de Euzhan Palcy, 1983, Malavoi, Bac ti-bouc
  • Archive d'Aimé Césaire sur la définition de "négritude", 1er janvier 1981, dans Césaire ou le masque des mots, RFO
  • Archive d'Edouard Glissant, 14 janvier 2002, dans À voix nue, France Culture 
À réécouter : Révolution Fanon
Frantz Fanon dans les années 50.

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