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Meurtre d'Eric Masson: Darmanin auprès des policiers attendus devant l'Assemblée nationale mercredi

Gérald Darmanin lors de l'hommage à Eric Masson le 11 mai 2021.
Gérald Darmanin lors de l'hommage à Eric Masson le 11 mai 2021. © Nicolas Tucat/Pool via REUTERS
La Rédaction, avec AFP

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a confirmé lundi sa présence à la manifestation des policiers devant l'Assemblée nationale à l'appel des syndicats.

L'émotion n'est pas retombée dans les rangs: deux semaines après le meurtre du brigadier Eric Masson à Avignon , des milliers de policiers doivent se rassembler mercredi devant l'Assemblée nationale à l'appel des syndicats, qui veulent plus de sévérité pour les "agresseurs des forces de l'ordre".

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L'ensemble des syndicats ont appelé les "citoyens" à venir les "soutenir" lors du rassemblement prévu de 13H00 à 15H00. Alors que la sécurité est devenue un thème de campagne à quelques semaines des régionales et à un an de la présidentielle, un large spectre d'élus devraient être présent, des Républicains au Rassemblement national, en passant par le Parti socialiste et le Parti Communiste (PCF).

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Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a confirmé lundi sa présence à la manifestation, lors d'un déplacement dans l'Eure. "Je serai mercredi à cette manifestation. C'est une manifestation pour la République", a déclaré le ministre de l'Intérieur, soulignant que "la colère des policiers est légitime".

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"Je vais leur dire à la fois mon soutien et ma présence et leur dire que nous sommes tous dans le même bateau pour lutter contre l'insécurité", a-t-il ajouté.

Les syndicats ont décidé d'organiser ce rassemblement après le meurtre d'Eric Masson, tué sur un point de deal à Avignon le 5 mai. Un drame qui a ébranlé la police, déjà marquée par l'assassinat le 23 avril de Stéphanie Monfermé, agente administrative au commissariat de Rambouillet (Yvelines), par un Tunisien qui se serait radicalisé.

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Selon les responsables syndicaux, beaucoup de policiers "en colère" et "écoeurés", voient dans la mort du brigadier lors de cette banale intervention un symbole des violences répétées à leur encontre qui nécessitent une "réponse pénale" plus ferme.

"Tous les soirs des policiers sont pris dans des guet-apens ou victimes de jets de projectiles", assure Grégory Joron d'Unité SGP-FO, pour qui la justice "n'utilise pas les bons outils", en "décriminalisant" certaines infractions comme les guet-apens, pour lesquels les peines encourues sont pourtant importantes.

En 2019, 11.217 policiers et gendarmes ont été blessés en mission contre 9.961 en 2017, selon le ministère de l'Intérieur. Des chiffres qui ne détaillent pas le nombre de blessures causées par une agression ou par un accident et qui courent sur la période des manifestations "gilets jaunes". En 2020, année considérée comme particulière en raison des confinements, 8.719 policiers ont été blessés en mission.

Des périodes de sûreté étendues

Après Avignon, le gouvernement a rapidement donné des gages aux syndicats, reçus le 10 mai à Matignon. Le Premier ministre Jean Castex s'est notamment engagé à étendre à trente ans la période de sûreté pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime contre un policier ou un gendarme. Et à limiter strictement les possibilités de réduction des peines pour ceux qui s'attaquent aux forces de l'ordre.

Mais les syndicats déplorent que leur "revendication la plus importante", "la mise en oeuvre de peines minimales pour les agresseurs des forces de l'ordre", n'ait pas été "prise en compte". Pour Fabien Vanhemelryck, Secrétaire général du syndicat Alliance, les peines minimales (aussi appelées peines planchers) sont "la seule solution pour arrêter l'impunité et l'insécurité".

"Le noeud gordien, ce n'est pas l'augmentation du quantum de la peine, mais l'application des peines existantes, notamment pour tout ce qui est en bas du spectre, c'est-à-dire les agressions du quotidien", estime aussi Patrice Ribeiro, Secrétaire général de Synergie Officiers. "C'est là où le sentiment d'impunité se crée et se nourrit", selon le syndicaliste.

Une demande non-retenue par l'exécutif, qui "anticipe peut-être la difficulté" d'adoption d'une mesure "constitutionnellement bancale et qui n'aura pas d'effets", selon Mathieu Zagrodzki, chercheur associé au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip). Il rappelle que les peines planchers, mises en place sous Nicolas Sarkozy et abrogées sous son successeur François Hollande en 2014, avaient été "relativement peu mises en oeuvre", les juges pouvant y déroger.

tll-meh/ito/zl

© Agence France-Presse

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