Entrée de l'hôpital français de Kaboul. Crédit : © RFI
Entrée de l'hôpital français de Kaboul. Crédit : © RFI

Inattendue et controversée, cette décision du Quai d'Orsay révélée par le journal Le Monde vendredi 14 mai. La France va accorder l'asile à près d'une centaine d'Afghans ayant travaillé en Afghanistan pour des ONG ou institutions françaises. Geste humanitaire sur le papier, mais qui provoque des interrogations au sujet de la stratégie française dans ce pays.

Surprise à tous les étages : d'abord, la France fait cavalier seul. Ni ses partenaires européens ni les autorités afghanes n'ont été prévenus de cette opération qui concerne plus de 600 personnes, les employés afghans des structures françaises installées en Afghanistan, mais aussi leurs familles.

Le Quai d'Orsay s'occupe de tout, des visas, des billets d'avion, de l'hébergement et des demandes d'asile. Généreux, mais étonnant quand on sait à quel point les anciens interprètes afghans de l'armée française ont dû se battre pour obtenir leur rapatriement.

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Un signal dangereux ?

La différence, c'est que cette fois on parle de personnel civil, de salariés d'associations comme Première urgence, certes financées par l'État français, mais qui travaillent avant tout pour faire progresser l'Afghanistan en matière médicale ou éducative. Certains diplomates comme l'ancien ambassadeur Pierre Lafrance parlent d'un signal dangereux. Selon lui, donner l'asile à tous ces travailleurs associatifs, c'est les faire passer pour des auxiliaires du gouvernement français.

Et puis, il y a le symbole : mettre en place ces départs, c'est comme si Paris anticipait une prise de pouvoir des talibans en Afghanistan après le retrait américain en septembre. On n'en est pourtant pas encore là, mais visiblement la France n'y croit déjà plus.

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