Viggo Mortensen : "Faire du cinéma, c'est raconter une histoire et la laisser entre les mains du spectateur"

Viggo Mortensen ©AFP - Liselotte Sabroe / Ritzau Scanpix / AFP
Viggo Mortensen ©AFP - Liselotte Sabroe / Ritzau Scanpix / AFP
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A l'occasion de la sortie de "Falling", son premier film en tant que réalisateur, le cinéaste Viggo Mortensen revient, au micro d'Arnaud Laporte, sur ses inspirations et ses méthodes de travail.

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A l’occasion de la sortie en salles de Falling, son premier film en tant que réalisateur, le cinéaste Viggo Mortensen revient, au micro d’Arnaud Laporte, sur son parcours artistique et ses méthodes de travail en tant que comédien, et sur cette première expérience comme auteur.

Artiste de vocation

Né d’une mère américaine et d’un père danois, Viggo Mortensen se voit artiste dès son plus jeune âge. Après avoir grandi aux États-Unis, au Venezuela puis en Argentine, il entreprend à 20 ans un voyage initiatique au Danemark. Il y écrit des nouvelles et des poèmes, ayant toujours rêvé de devenir écrivain. À son retour aux États-Unis en 1982, il fait ses premiers pas de comédien au théâtre, se formant à l’art dramatique auprès de Warren Robertson. 

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J’aime les histoires de cinéma. Et je trouve que le métier de raconter des histoires de cinéma est un univers complet. Je voulais comprendre, apprendre comment est-ce qu’on passe d’un scénario à l’écran, qu’est-ce que ce travail collectif ? Que fait-on pour faire un beau film ?

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Sa carrière au cinéma

Après des débuts difficiles, Viggo Mortensen obtient en 1985 son premier rôle dans Witness de Peter Weir, puis se fait connaître avec The Indian Runner de Sean Penn en 1991. Après plusieurs seconds rôles dans des films de Brian De Palma, Gus Van Sant, Philip Ridley, sa carrière connaît un tournant : il incarne en effet Aragorn dans la trilogie Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, un rôle qui lui offre une renommée internationale. La suite de sa carrière d’acteur est notamment marquée par sa rencontre avec le réalisateur David Cronenberg, qui le dirige entre autres dans Les Promesses de l’ombre en 2008. Viggo Mortensen s’impose ainsi autant dans le cinéma grand public que sur la scène du cinéma d’auteur.

La chose la plus importante, c’est la préparation avant le tournage et aussi, faire un effort pour être toujours ouvert aux suggestions, aux questions de l’équipe, des acteurs. Comme acteur, j’ai toujours été comme ça : mon point de vue est global. J’ai toujours été intéressé par le travail des autres : qu’est-ce que le photographe pense ? Pourquoi place-t-on la caméra là ? Pourquoi travaille-t-on de cette façon avec les acteurs ? Comment les réalisateurs parlent-ils avec les équipes ? J’ai beaucoup appris pendant les tournages. (…) J’ai toujours été intéressé par le travail collectif.

Un artiste multiple

Si Viggo Mortensen fait preuve d’un investissement total dans ses rôles, il s’illustre aussi dans d’autres disciplines artistiques. Polyglotte, il a publié plusieurs recueils de poésie en espagnol, mais est aussi peintre, musicien de jazz et photographe. Avec Falling, il passe pour la première fois derrière la caméra.

Le mixage du son est très important dans ce film. C’est pourquoi j’aime que les gens puissent voir ce film au cinéma. De même pour l’image : on voit les détails, l’intention qu’on avait pendant le tournage puis le montage. Avec ces temps de pandémie, la plupart des gens sont plus conscients du fait que la vie est fragile, courte, incertaine, et je crois qu’on est peut-être plus conscient de la nécessité d’une communication plus honnête, plus ouverte, du fait que l'on n’a pas à vivre seul, et que nos peurs, nos doutes, on peut les partager. C’est ce que les histoires de cinéma peuvent nous aider à faire.

À réécouter : Paroles de Noam Chomsky
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Sons diffusés pendant l'émission

Extraits de la bande originale de Falling (Viggo Mortensen, 2020) composée par Viggo Mortensen et Buckethead.

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