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Il y a 80 ans, le premier convoi de déportés arrivait au camp de concentration du Struthof

L'Allemagne nazie a ouvert le camp de concentration de Natzweiler-Struthof il y a 80 ans, en mai 1941. La commune de Rothau et les associations qui défendent la mémoire des anciens internés ont commémoré cet anniversaire ce vendredi 21 mai.

L'entrée du seul camp de concentration nazi installé sur le territoire français L'entrée du seul camp de concentration nazi installé sur le territoire français
L'entrée du seul camp de concentration nazi installé sur le territoire français © Radio France - Corinne Fugler

Pour marquer cet anniversaire, deux collégiennes strasbourgeoises ont lu ce vendredi 21 mai 2021, devant la gare de Rothau, près de Schirmeck, le témoignage d'un ancien interné, le Mosellan Roger Boulanger, qui avait refusé d'intégrer la Wehrmacht. Il avait 17 ans à son entrée dans le camp, en 1943.

La façade de la gare arbore aujourd'hui une plaque qui rappelle aux voyageurs le martyre subi par ces milliers de prisonniers, venus pour beaucoup d'Allemagne et d'Europe de l'Est.

Hommage aux victimes du camp de concentration de Natzweiler-Struthof
Hommage aux victimes du camp de concentration de Natzweiler-Struthof © Radio France - Corinne FUGLER
Cérémonie d'hommage aux victimes du camp de concentration de Natzweiler-Struthof
Cérémonie d'hommage aux victimes du camp de concentration de Natzweiler-Struthof © Radio France - Corinne FUGLER

Des destins brisés

Les premiers internés du camp alsacien sont arrivés en gare de Rothau, dans la vallée de Schirmeck, à l'ouest de Strasbourg, en train, les 21 et 23 mai 1941. Ils étaient plus de 300, des détenus allemands en majorité, accompagnés d'une vingtaine de Polonais.

Ces premiers internés avaient déjà connu le camp de Sachsenhausen, près de Berlin, créé en 1936.

Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, lui, était officiellement en activité depuis le 1er mai 1941.   

Four crématoire au camp de concentration du Struthof en Alsace
Four crématoire au camp de concentration du Struthof en Alsace © Radio France - corinne fugler

52.000 déportés ont connu les baraquements du Struthof

Ce premier convoi de déportés compte dans ses rangs l'Autrichien Karl Haas, l’un des cinq membres de l'évasion du 4 août 1942, la seule évasion réussie

Wilhelm Behnke, un opposant communiste allemand, faisait, lui aussi, partie de ce premier convoi. Il survivra à sa détention. En 1944, il occupe un rôle clé dans le camp. Il est « doyen », c’est-à-dire responsable de sa gestion interne. Wilhelm Behnke deviendra maire de Brandebourg-sur-la-Havel, en R.D.A, dix ans plus tard.  

Parmi les 300 premiers arrivants des 21 et 23 mai 1941, la moitié sont des prisonniers de droit commun, 40 ont refusé de s'engager dans à la Wehrmacht, 40 sont enregistrés comme « asociaux », 30 comme homosexuels et 30 comme opposants politiques.

Les détenus politiques constitueront d'ailleurs par la suite le plus gros des effectifs du camp de Natzweiler-Struthof. Pendant près de quatre ans, 52.000 déportés en provenance d’une trentaine de pays seront internés en Alsace, dans ce camp à flanc de montagne vosgienne, le seul camp de concentration nazi aménagé sur le territoire français

20.000 y perdront la vie.

Mirador du camp de concentration du Struthof en Alsace
Mirador du camp de concentration du Struthof en Alsace © Radio France - corinne fugler

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