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Au collège de Vermenton, interdiction de porter des shorts, ou jupes et bermudas au-dessus du genou

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Au collège de Vermenton (Yonne), une nouvelle précision dans le règlement vient semer le trouble auprès des élèves et des professeurs : "pas de shorts, ni de jupes ou bermudas au-dessus du genou". Une précision que certains professeurs et mêmes élèves ne comprennent pas.

Au collège de Vermenton,  le règlement précise désormais : "pas de shorts, ni de jupes ou bermudas au-dessus du genou". ( photo d'illustration) Au collège de Vermenton,  le règlement précise désormais : "pas de shorts, ni de jupes ou bermudas au-dessus du genou". ( photo d'illustration)
Au collège de Vermenton, le règlement précise désormais : "pas de shorts, ni de jupes ou bermudas au-dessus du genou". ( photo d'illustration) © Radio France - Emmanuel Claverie

Au collège André Leroi-Gourhan à Vermenton (Yonne), la direction de l'école a apporté une précision dans son règlement intérieur, concernant les tenues vestimentaires de ses élèves. A l'origine, l'article 7.2.4 du règlement intérieur stipule que "chacun se doit d'adopter une tenue correcte et décente [...] excluant tout ce qui pourrait être apparenté à de la provocation". 

Mais depuis quelques jours, cette nouvelle précision émanant de la direction, stipule : "pas de jupe ou bermuda au-dessus des genoux, on bannit les shorts, les crops-tops (des tee-shirts courts, ndlr), et 'le grand décolleté'". "Un tee-shirt sera prêté à l'élève pour la journée, et la famille sera avertie" conclut cette nouvelle règle. 

"Une stigmatisation des filles"

Pour certains enseignants, la consigne ne passe pas. "Nous sommes dans un établissement scolaire, alors il est bien évidemment normal que la tenue doive être décente" tient d'abord à préciser Alex*, professeure à l'école. "Mais c'est quoi la notion de décence, à part une notion subjective ? Qui définit que telle ou telle tenue est décente ?" se questionne-t-elle. 

Andréa*, également professeure dans l'établissement renchérit. "Et puis, qu'est-ce que ça dit aux jeunes garçons ? Que le corps des filles peut être sexualisé, et qu'une tenue peut justifier une agression sexuelle ?" dit-elle. "Nous savons très bien que les garçons seront moins repris sur leurs tenues que les jeunes filles. Et avec de telles règles, on participe à la culture du viol" conclut-elle. Du côté des élèves, et surtout des filles, c'est l'incompréhension. "Pourquoi toujours vouloir nous dire comment nous habiller ? Nos corps nous appartiennent, un bras, une cuisse, un mollet c'est juste un corps, rien d'autre" confie Marianne*, élève de 3e.

"Des faux problèmes"

Au-delà de ces raisons, les professeurs estiment que cette nouvelle règle fait office de "diversion". "En réalité, nous avons d'autres raisons de nous indigner" déclare Andrea. "L'école doit peut-être fermer une ou plusieurs classes, et se retrouver à 35 élèves par classe, c'est vraiment compliqué" explique-t-elle. 

"Et quand les élèves seront 34, ou 35, ce ne seront pas des bouts de peau qui déconcentreront les garçons, et même les filles d'ailleurs, mais bien la surpopulation en classe" termine Alex. Le personnel du collège a d'ailleurs prévu de se mobiliser ce jeudi 27 mai, en protestation à ces potentielles fermetures de classe. 

De son côté, contactée par la rédaction de France Bleu Auxerre, la direction du collège n'a pas souhaité donner suite à nos sollicitations. 

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*Les prénoms ont été changés.

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