Birmanie : un journaliste américain a été arrêté à l’aéroport, son employeur demande sa libération

Un journaliste américain travaillant en Birmanie a été arrêté lundi à l’aéroport de Rangoun alors qu’il s’apprêtait à prendre un avion pour la Malaisie. Son employeur, le journal Frontier Myanmar, ne comprend pas les causes de cette arrestation.

Danny Fenster, le responsable éditorial du Frontier Myanmar, journal indépendant anglophone, a été arrêté lundi avant de prendre l'avion pour Kuala Lumpur, en Malaisie (image d'illustration d'un avion militaire  à l'aéroport de Dawei, le 8 juin 2017, en Birmanie). AFP/Ye Aung Thu
Danny Fenster, le responsable éditorial du Frontier Myanmar, journal indépendant anglophone, a été arrêté lundi avant de prendre l'avion pour Kuala Lumpur, en Malaisie (image d'illustration d'un avion militaire à l'aéroport de Dawei, le 8 juin 2017, en Birmanie). AFP/Ye Aung Thu

    Il s’apprêtait à embarquer pour Kuala Lumpur lorsque la police birmane l’a arrêté, à l’aéroport de Rangoun. Le journaliste américain Danny Fenster, rédacteur en chef de Frontier Myanmar, « a été arrêté ce matin à l’aéroport international de Rangoun », a affirmé le média sur son compte Twitter. Selon son employeur, le journaliste a été transféré à la prison d’Insein, à Rangoun.

    Danny Fenster, 37 ans, travaille pour Frontier Myanmar depuis environ un an et s’apprêtait à prendre l’avion pour rendre visite à sa famille en Malaisie lorsqu’il a été arrêté, précise le responsable de la rédaction Thomas Kean.

    « Nous sommes inquiets »

    « Nous ne savons pas pourquoi Danny a été détenu et n’avons pas pu le contacter depuis ce matin, écrit le Frontier Myanmar. Nous sommes inquiets pour son bien-être et demandons sa libération immédiate. Nos priorités à l’heure actuelle sont de nous assurer qu’il est en sécurité et de lui fournir toute l’aide dont il a besoin. »

    Ce média indépendant anglophone a récemment publié des articles dénonçant la violence de la junte militaire envers des adolescentes, le traitement réservé aux prisonniers dans la prison d’Insein, la famine ou encore la mainmise de l’armée sur le système éducatif.



    Car le 1er février, l’armée de Birmanie a provoqué un coup d’Etat contre le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi. Depuis, la Birmanie est en proie au chaos et son économie est paralysée. Malgré une répression sanglante, des manifestations quasi quotidiennes ébranlent le pays : une vaste campagne de désobéissance civile - avec des milliers de travailleurs grévistes - paralyse des secteurs entiers de l’économie et des opposants, passés dans la clandestinité, ont formé un gouvernement de résistance.

    La presse se retrouve prise en étau par les mesures de la junte qui a cherché à bloquer l’accès à l’information en suspendant les connexions Internet et en retirant à cinq médias locaux leurs autorisations de diffusion.