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Féminicide d'Hayange : "Il n'y a pas eu de dysfonctionnement de la justice" pour le procureur de Metz

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Après le féminicide à Hayange en Moselle, le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri a précisé ce mardi lors d'un point presse qu'il n'y a pas eu de dysfonctionnement judiciaire. La plainte pour violences n'avait pas été transmise aux magistrats chargés du dossier.

Le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri a donné des précisions sur le féminicide d'Hayange lors d'un point presse. Le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri a donné des précisions sur le féminicide d'Hayange lors d'un point presse.
Le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri a donné des précisions sur le féminicide d'Hayange lors d'un point presse. © Radio France - Cécile Soulé

Le procureur de la République de Metz a tenu un point presse ce mardi après-midi suite au féminicide commis dans la nuit de samedi à dimanche à Hayange (Moselle). Il reconnait que la victime avait porté plainte pour violences l'année dernière mais cette plainte n'a pas été transmise aux magistrats. Le meurtrier présumé avait donc été remis en liberté conditionnelle il y a 10 jours par la chambre de l'application des peines de la Cour d'appel de Metz. Pour le procureur de la République de Metz, "on ne peut pas parler néanmoins de dysfonctionnement judiciaire".

Une plainte déposée, mais pas transmise

La jeune femme de 22 ans avait porté plainte contre son conjoint en novembre 2020 pour violences verbales et harcèlement.  Elle avait aussi déposé une main courante quelques mois plus tôt, en janvier 2020. Mais les juges qui ont décidé de le remettre en liberté sous bracelet électronique n'avaient pas connaissance de ces deux procédures. Elles ont bien été enregistrées mais pas transmises au parquet. Ils ne savaient pas non plus que la police était intervenue plusieurs fois au domicile du couple.

Pour le procureur de la République de Metz, l'homme n'était pas identifié par la justice comme conjoint violent. Il se refuse à parler de dysfonctionnement judiciaire. Il évoque même une médiation faite par le commissariat à laquelle la jeune femme n'avait pas donné suite.

Des épisodes de violences récurrents

Il y a eu aussi plusieurs interventions police-secours au domicile du couple. Pendant l'incarcération du meurtrier présumé, une dispute avait éclaté au parloir avec sa femme. Son  droit de visite avait été suspendu temporairement.

Une ancienne compagne du suspect a expliqué à la police que, lorsqu'elle avait rompu avec cet homme, il l'avait harcelée et suivie. Pendant leur relation, il avait même menacé de la défigurer et de la violenter si elle le quittait ou si elle lui était infidèle. 
 

L'homme de 23 ans, réfugié politique serbe, avait neuf condamnations à son actif, pour des délits routiers essentiellement mais jamais pour violences conjugales. Il a expliqué s'être disputé avec sa compagne et avoir bu de l''alcool ce soir là.

Un rassemblement est organisé mercredi soir à Hayange à 18h en mémoire de la victime.

Leur petite fille de 4 ans pourrait avoir assisté au drame

L'enfant du couple, âgée de 4 ans, a été retrouvée dans la rue par un témoin, elle a possiblement assisté au meurtre, les enquêteurs ne l'excluent pas . Un meurtre qui a profondément choqué également les voisins alertés par les cris de la victime en pleine rue. Le conjoint l'aurait frappé alors qu'elle était à terre, puis il lui a asséné plusieurs coups de couteau mortels. 

Des traces de sang retrouvées sur l'interphone du commissariat fermé la nuit

La jeune femme a tenté ensuite de sonner au commissariat tout proche, mais qui est fermé la nuit depuis 6 ans. Des traces de sang ont été retrouvées sur l'interphone. Elle s'est ensuite effondrée au milieu de la chaussée. Interpellé après sa fuite, "l_e meurtrier ne s'exprime quasiment pas sur les faits pour le moment et ne semble pas réaliser la portée de ses actes_", précise Antoine Baudant, le chef de l'antenne de la police judiciaire de Metz en charge de l'enquête. 

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Violences conjugales : 43 féminicides depuis le début de l'année 2021 © Visactu

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