Santé

Une étude implore les gosses de passer moins de temps sur les jeux vidéo

Dans l'idéal, pas plus d’une heure par jour et que le week-end sous peine de complètement flinguer sa scolarité.
Alexis Ferenczi
Paris, FR
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Un jeune jouant à un jeu violent. imageBROKER / Alamy Banque D'Images

Face aux jeux vidéo, il y a plusieurs écoles ; les Pascaliens, qui vont avoir l’impression d’être face à un gouffre, quelque chose de l’ordre de l’infini, capable de les pousser à jouer jusqu’à abolir même la notion de temps – l’homme n’est alors qu’un point perdu entre deux parties de Football Manager – et les psychorigides qui calculent leur session comme on ferait un footing autour d’un lac et décident qu’après 45 minutes, l’heure c’est l’heure. Après tout ce n’est pas parce qu’on est au milieu de l’âge de pierre qu’il ne faut pas quitter cette partie de Civilization V.

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Pour mieux apprendre à gérer son planning jeu vidéo, des chercheurs de l’université de Rutgers à New Brunswick dans le New Jersey, ont réalisé une étude dont les conclusions, publiées dans la revue Computers in Human Behavior,  encouragent fortement les adolescents à passer moins de temps devant leur ordinateur, console, portable ou tablette, s’ils ne veulent pas foirer leur scolarité dans les grandes largeurs.

Sur les 10 000 collégiens observés (panel à la moyenne d’âge de 13 ans et demi), ceux qui pratiquaient pendant plus d’une heure par jour et en semaine Internet, les réseaux sociaux ou les jeux vidéo dans l’unique but de se divertir avaient des notes significativement plus basses que les autres. Autre constat, ceux qui succombent aux plaisirs vidéoludiques quatre heures ou plus par jour ont quatre fois plus de chance de sécher les cours. L’étude souligne aussi que les garçons sont plus nombreux à être concernés par ce genre de comportements et que les filles montrent un bien meilleur niveau d’engagement scolaire.

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« Ces résultats sont d’autant plus importants que ces derniers mois ont vu un accroissement spectaculaire de l’apprentissage en ligne à travers le monde, confie Vivien Anthony, chercheuse au Center for Gambling Studies de Rutgers. « Pendant la pandémie, la technologie a été essentielle pour faciliter les cours à distance. Mais il y a une crainte qui grandit en parallèle ; est-ce que son utilisation excessive affecte le développement éducatif de l’enfant ? Est-ce qu’elle facilite l’émergence d’habitudes indésirables en matière d’apprentissage ? »

Anthony est formelle. « Dans un environnement qui intègre Internet, il est trop facile pour les ados de se déplacer d’une plateforme éducationnelle à une autre plus récréative sans prévenir le professeur ou les adultes. » Elle suggère donc à ces derniers d’aider les enfants à s’autogérer pour réduire leur dépendance aux technologies.

Depuis qu’ils existent, les jeux vidéo sont régulièrement voués aux gémonies – comme dans ce sujet de 1993 toujours visible sur l’INA. Accusés d’appauvrir le langage, de couper leurs utilisateurs de toute vie sociale, de détruire la culture, d’absorber les derniers neurones de nos chères têtes blondes ou de les transformer en psychopathe ambiance Village des damnés.

Pourtant, des chercheurs de l’University College of London ont montré récemment que jouer régulièrement aux jeux vidéo protégeait certains enfants contre les épisodes dépressifs qu’ils peuvent traverser à l’adolescence. Quant à l’étude de Rutgers, elle suggère que les gosses qui utilisent Internet, les réseaux sociaux et les jeux vidéo avec modération – moins d’une heure par jour le week-end – en tire un bénéfice ; ils s’ennuient moins à l’école et la pratique participe à leur développement cognitif.

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