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Afrique

La question d'un retrait de l'armée française du Mali "se pose"

La question d'un retrait de l'armée française du Mali "se pose" après le nouveau coup d'Etat à Bamako et dans l'éventualité de négociations entre la junte et les islamistes, déclare Emmanuel Macron dans un entretien au Journal du Dimanche.

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Militaires de la force Barkhane au Mali, en janvier 2021.

Frédéric Petry/Hans Lucas Via AFP

La question d'un retrait de l'armée française du Mali "se pose" après le nouveau coup d'Etat à Bamako et dans l'éventualité de négociations entre la junte et les islamistes, déclare Emmanuel Macron dans un entretien au Journal du Dimanche.

Dans cet entretien accordé pendant son déplacement au Rwanda et en Afrique du Sud cette semaine, le chef de l'Etat dit avoir fait part de son agacement aux dirigeants d'Afrique de l'Ouest après la mise à l'écart par la junte malienne du président de transition Bah N'Daw et de son Premier ministre Moctar Ouane, eux-mêmes arrivés au pouvoir après le putsch contre Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020. "Je leur ai passé le message que je ne resterais pas aux côtés d'un pays où il n'y a plus de légitimité démocratique ni de transition", dit Emmanuel Macron.

Evoquant de possibles négociations entre la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta, désigné vendredi président par intérim par la Cour constitutionnelle malienne, et les groupes djihadistes, le président français prévient qu'il s'agit d'une ligne rouge pour Paris. "L'islamisme radical au Mali avec nos soldats sur place?? Jamais de la vie?!", s'exclame-t-il. "Il y a aujourd'hui cette tentation au Mali. Mais si cela va dans ce sens, je me retirerai."

Intervention qui a débuté en 2013

La France est engagée militairement au Mali depuis son intervention en janvier 2013 contre les djihadistes qui s'étaient emparés du nord du pays, avec les opérations Serval puis Barkhane, qui compte environ 5.100 hommes, en plus des forces spéciales françaises et européennes de la mission Takuba récemment créée.

Malgré des "succès tactiques" vantés par l'état-major des armées et la mort de plusieurs dirigeants de groupes liés à Al Qaïda et à l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), l'insécurité reste forte dans le nord et le centre du Mali, où conflits intercommunautaires et lutte des djihadistes pour créer un califat s'entremêlent. "Je n'ai cessé, ces deux dernières années, de dire très clairement à notre armée de rester à l'écart de ces conflits, d'être vigilante à l'égard des armées africaines avec lesquelles nous travaillons au sein du G5?Sahel et de désigner l'ennemi", insite Emmanuel Macron.

"Depuis trois ans, j'ai dit au sein de plusieurs conseils de défense que nous devions penser à la sortie. Au sommet de Pau (en janvier 2020, après la mort de 13 soldats français dans un crash d'hélicoptères au Mali, NDLR), j'ai préparé un chemin de sortie", poursuit-il. "Je suis resté à la demande des États, parce que je pensais que la sortie était un point de déstabilisation. Mais la question se pose, et nous n'avons pas vocation à rester éternellement là-bas.?"

(Avec Reuters)

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