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ROJAVA. Les Kurdes deviennent une minorité dans la région kurde d’Afrin

SYRIE / ROJAVA – Les Kurdes représentaient 96% de la population d’Afrin avant l’invasion turco-islamiste en 2018. Aujourd’hui, ils ne représentent plus que 25% de la population d’Afrin. La Turquie ayant opéré un changement démographique, les mercenaires islamistes et leurs familles ont été installés à la place des Kurdes chassés d’Afrin. Plus de deux douzaines d’organisations ont demandé à l’ONU et aux grandes puissances à mettre fin à l’occupation turque à Afrin.
 
25 organisations de la société civile locale et des droits humains ont déclaré vendredi qu’environ 20% seulement de la population kurde d’origine d’Afrin du nord de la Syrie restaient dans la région trois ans après que la Turquie et ses groupes armés alliés se soient emparés de la zone.
 
Après l’assaut d’Afrin, la Turquie y a installé des milliers d’Arabes syriens qui ont été déplacés d’autres régions du pays par des offensives menées par le régime de Bachar al-Assad. Cela a considérablement modifié la démographie d’Afrin.
 
Les Kurdes représentaient 96% de la population d’Afrin avant 2011, mais représentent désormais environ 25%. 75% des résidents actuels d’Afrin sont des colons arabes et turkmènes.
 
Les organisations ont accusé Ankara d’avoir changé la composition démographique et l’identité kurde de la région en faisant venir des centaines de milliers de colons.
 
Elles ont appelé les Nations Unies et les grandes puissances à intervenir et à mettre fin à l’occupation turque.
 
Le 18 mars 2018, la Turquie et des rebelles soutenus par la Turquie ont occupé l’enclave kurde d’Afrin lors de leur soi-disant opération Olive Branch. L’occupation s’est poursuivie sur fond d’accusations généralisées de crimes de guerre, notamment de nettoyage ethnique, d’enlèvements contre rançon et de violence sexiste.
 
Selon un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) publié en juin 2018, autoriser des Arabes ethniques à occuper les maisons des Kurdes peut être une tentative intentionnelle de changer de façon permanente la composition ethnique de la région.
 
Cette semaine encore, des groupes armés dans les zones contrôlées par la Turquie ont enlevé trois Kurdes d’Afrin, a rapporté le HRO basé en Syrie. L’un d’eux était Besar Osman du village de Kefir Cene, que la police militaire soutenue par la Turquie a enlevé alors qu’il se rendait à Azaz et transféré dans une prison à al-Rai dans le nord d’Alep.
 
Le groupe a également déclaré que le groupe Faylaq al-Sham, soutenu par la Turquie, a kidnappé Shewqi Mustafa (65 ans) et Horo Ahmed (37 ans) le 27 mai dans le village de Meydan Ekbesê dans le sous-district d’Afrin Rajo, accusé d’avoir des liens avec l’administration autonome de Nord et est de la Syrie (AANES).