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Défense

Grèce, Egypte, Croatie : l’incroyable triplé du Rafale en 2021

La Croatie va acheter 12 Rafale d’occasion, a annoncé le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, un contrat à 999 millions d'euros. C’est la troisième commande de l’année pour le chasseur de Dassault, après la Grèce et l’Egypte.

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Dassault va doubler sa production de Rafale en 2019, avec 26 appareils livrés contre 12 en 2018. Après les 96 commandes export signées depuis 2015, il espère de nouveaux contrats en Suisse, en Finlande ou en Inde.

Le Rafale de Dassault

© Dassault Aviation - A. Pecchi

Fin du secret de Polichinelle. La Croatie a confirmé vendredi 28 mai la commande, annoncée depuis plusieurs jours par la presse croate, d’une douzaine de chasseurs Rafale d’occasion à la France. Le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, a précisé que le montant du contrat était de 999 millions d'euros. Le contrat a immédiatement été salué par la ministre des Armées Florence Parly : "Le choix de la Croatie est un choix de souveraineté, résolument européen, assure la ministre, citée dans le communiqué de l’hôtel de Brienne. Le fait qu’un pays européen choisisse l’offre d’un autre pays européen est un signe fort qui dépasse le symbole. Nous construisons, brique par brique, les fondamentaux d’une culture stratégique européenne."

Le cabinet de Florence Parly espère la signature d'un contrat définitif avant la fin de l'année. Les livraisons se feraient en deux étapes : les six premiers Rafale seraient livrés entre le troisième trimestre 2023 et début 2024; le second "batch" de six avions serait livré entre fin 2024 et avril 2025. Les avions, en version F3R,

Avec ce nouveau contrat, le chasseur de Dassault réalise un incroyable triplé en moins de six mois. Il y a d’abord eu la commande de 18 appareils (dont douze d’occasion) par la Grèce en janvier, le premier client export européen de l’appareil. Il y a ensuite eu la commande de 30 Rafale supplémentaires par l’Egypte, annoncée début mai, qui s’ajoute aux 24 avions achetés par le Caire en 2015. Avec la commande croate, la France aura réussi à vendre 60 appareils depuis le 1er janvier, soit cinq ans de production à la cadence actuelle de production de l’usine de Mérignac (Gironde). Le Rafale atteint désormais le chiffre de 156 appareils vendus à l’exportation, dont 24 d’occasion, qui seront prélevés dans la flotte de l’armée de l’air et de l’espace.

Pression américaine

Cette commande est d’autant plus marquante que le Rafale ne partait pas favori. Pour remplacer ses antiques MiG-21, Zagreb misait à l’origine sur une douzaine F-16 d’occasion, qu’il aurait rachetés à Israël pour 500 millions d’euros environ. Le projet avait été annulé début 2019, faute d’autorisation américaine, ouvrant la voie à une compétition entre le chasseur français, le F-16 dans sa dernière version dite Viper (cette fois proposé par le Etats-Unis) et le Gripen du suédois Saab. La victoire est d’autant plus belle que la France et Dassault ont dû affronter un pressing maximal de Washington, dont le marché européen de l’aviation de combat est une chasse gardée traditionnelle.

Si Dassault et ses sous-traitants peuvent sabrer le champagne, l’armée de l’air française sera peut-être un peu moins enthousiaste. Entre la Grèce et la Croatie, ce sont 24 appareils qui vont quitter la flotte française pour être vendus à des partenaires européens. Suite à la commande grecque, la France avait repassé commande de 12 Rafale neufs, qui doivent être livrés après 2024. Paris n'a, en revanche pas l'intention de passer tout de suite une nouvelle commande du fait de la commande croate. "La commande de compensation aura lieu dans un second temps, avec une livraison après 2025, indique-t-on au cabinet de Florence Parly. Mais la cible de 2030 est maintenue." Soit 225 Rafale (air et marine) en flotte. "Cette vente, on l'a faite avec l'accord de l'armée de l'air", martèle-t-on à l'hôtel de Brienne.

Suisse, Finlande et Indonésie en vue

Le chasseur de Dassault peut-il encore décrocher des contrats cette année ? C’est fort possible. La compétition suisse pour 30 à 40 avions approche de son terme : le Rafale y est opposé au F-18 et au F-35A américains, ainsi qu’à l’Eurofighter Typhoon européen. La décision finale pourrait être annoncée fin juin. L’avion français est aussi en lice pour un contrat de 50 à 64 appareils en Finlande. Il y affronte les mêmes concurrents qu’en Suisse, plus de le Gripen du suédois Saab, avec une décision prévue fin 2021.

L’Indonésie serait également très proche de monter à bord du Rafale, avec une commande de 24 à 40 avions selon la Tribune. Le contrat fait cependant l’objet de luttes de pouvoir au sein de l’exécutif indonésien, ce qui retarde son officialisation.

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