Sur Twitter, le Président du MR, Georges-Louis Bouchez, dont le parti siège avec Ecolo au sein du gouvernement fédéral, a vivement réagi, assurant que cette désignation découlait d’une "prérogative de la secrétaire d'Etat sans que nous ayons été consultés".
Pour le Président du MR, une personne voilée à cette fonction n’est pas le bon casting. "La désignation d’une femme portant un signe convictionnel comme commissaire du gouvernement de l’institut de l’égalité des femmes et des hommes est totalement contraire au principe de neutralité de l’Etat", écrit-il sur le réseau social.
Georges-Louis Bouchez prend l’exemple du problème qui se pose actuellement à la Stib. La société de transports publics bruxelloise a été condamnée dans une affaire de discrimination à l’embauche à l’encontre d’une personne qui porte le voile. A la Stib, le commissaire du gouvernement a dû prendre position dans ce dossier et demander au gouvernement bruxellois d’examiner un éventuel appel de la décision de justice qui condamne la Stib. Et si la commissaire du gouvernement fédéral Ihsane Haouach avait à traiter d’une affaire du même ordre, s’interroge le MR ? "Le commissaire du gouvernement de la Stib a été confronté à la question d’une décision de justice sur le voile. Comment assurer la neutralité de traitement du dossier ici ?", écrit Georges-Louis Bouchez. "Pour des raisons électorales, Écolo bafoue un principe fondamental d’une démocratie libérale", ajoute le président des libéraux francophones selon qui le port du voile "doit rester une liberté individuelle garantie".
Pour Georges-Louis Bouchez, "la neutralité de l’Etat ne peut être mise en cause pour assouvir le communautarisme de partis en recherche d’électeurs." "Le voile librement porté ne pose aucune difficulté mais faut-il rappeler qu’il est dans certaines familles ou certains pays un outil de domination contre les femmes ?", conclut M. Bouchez.
C’est dans ce contexte chahuté que le MR déposera à la Chambre une proposition de loi identique à celle déposée au parlement bruxellois visant à interdire les signes convictionnels dans la fonction publique. Le texte concernera également les commissaires du gouvernement qui, selon les libéraux, ne sont pas des administrateurs désignés par un parti mais des représentants de tout l’exécutif se devant donc d’être neutres.