Gims : « Je ne peux pas dire que la France est raciste »

Invité de « Sept à huit » dimanche soir, le chanteur né à Kinshasa se livre sur le racisme et les injures qu’il a subies et continue de subir.

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Temps de lecture : 2 min

Livreur noir violenté à Cergy-Pontoise, caissière agressée en Haute-Savoie, la chanson des Bleus controversée… Dans ce climat tendu, Gims a accordé une interview à Audrey Crespo-Mara, qui lui consacre le portrait de la semaine de Sept à huit, diffusé sur TF1 dimanche 6 juin. Dans cet entretien, l'artiste, qui a récemment annoncé qu'il arrêtait le rap, s'exprime sur le racisme. « La France se dirige vers plus de métissage », observe-t-il, avant de dénoncer les discriminations ethniques : « Il n'y a pas plus grande injustice que de s'en prendre à quelqu'un pour une couleur qu'il n'a pas choisie. Moi, je ne me souviens pas d'avoir choisi ma couleur. » Et d'insister : « En général, on s'en prend à quelqu'un pour des actes qu'il aurait faits, pour des choix qu'il a faits. »

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Gims se livre ensuite sur sa propre expérience. Enfant, le chanteur a lui-même fait face à des insultes visant sa couleur de peau. « J'en ai souffert, étant gamin, bien sûr », confie-t-il. L'ancien membre du groupe Sexion d'assaut déplore que, au fil des décennies, peu de choses aient évolué. Au contraire, il regrette que dans les cours de récréation et sur les réseaux sociaux, ces injures racistes perdurent. « Ce qui choque, c'est que les blagues qu'on a pu me faire, on les fait encore aujourd'hui. À des enfants qui avaient mon âge. On m'a traité de singe ou de macaque, de sale Noir. Et les enfants, aujourd'hui, en 2021, c'est la même chose », lance-t-il, derrière ses lunettes teintées. Et de conclure : « Il y a un boulot qui n'est pas fait. »

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Un « haut-parleur pour le peuple »

Malgré ce constat, Gims refuse de mettre tous les Français dans le même sac. « Je ne peux pas dire que la France est un pays raciste. Ce serait condamner des innocents. Ça serait condamner des gens qui ne le sont pas », souligne-t-il. D'autant plus que l'interprète de « J'me tire » peut se targuer d'une brillante carrière et d'un public fidèle. « Je n'ai pas grandi à Kinshasa, j'y suis né. Je suis congolais d'origine, mais j'ai fait mes dents, mes pas ici. Avec les gens d'en bas, du peuple. Quand on dit que je suis un haut-parleur, je suis un haut-parleur pour le peuple. Ce sont eux qui achètent mes disques. Je ne peux pas dire que ces gens sont racistes. Ce n'est pas vrai », déclare l'auteur-compositeur-interprète de 35 ans, qui se veut optimiste pour l'avenir : « Le mal est là, mais le bien domine et dominera toujours. »

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Commentaires (36)

  • CTC

    Nous sommes tombés de plus en plus dans le racisme à géométrie variable !

  • bisounours94

    Le racisme... ET oui cela fait mal, mais l'humain et majoritairement raciste. Vivre ensemble est possible bien sûr. Bien ? À voir...
    L'homme en groupe est globalement contre. L'individuel a le choix de ses préférences. Mais reconnaître qu'on est d'ici pas d'un lointain ailleurs, que nos réflexions, actions sont pétries de nos connaissances et de notre culture métissée est faire preuve de courage, aujourd'hui.
    C'est cela que j'applaudis, venant d'un rappeur ou de tour être humain.

  • un autre...

    1. Le rap est une des composantes du business français de la chanson.
    Vous voyez un propos discriminatoire envers "les noirs" alors que rien de cela ne figure, même subliminalement et malgré tous vos espoirs (ce "racisme larvé et insidieux", évoqué sous votre plume... ), dans le commentaire.
    Il y a un rap blanc, un rap noir et certains se fichent pas mal d'y associer une couleur...
    S'agissant du vocabulaire restreint employé dans le rap (on peut même descendre en-dessous des 200 mots) c'est un fait et dans le r'n'roll original américain (Eddy Mitchell, lui, a fait quand même mieux... ) ce n'était guère différent...
    Toujours avec vos oeillères, je précise que ce n'était pas une critique (je ne disais pas que Maître Gims lui-même ne s'exprimait dans la vie courante qu'avec 300 mots... ) mais juste un regret que l'éventail et la richesse de notre langue ne soit pas mieux exploitée ou mise en valeur, cf. Cabrel...
    S'agissant du contenu lui-même (et je n'en parlais même pas) je précise, mais pour compléter là mon propos, qu'il a en effet bien peu de rapport avec la chanson française habituelle, et s'intituler "Sexion d'Assaut" renseigne plus qu'un peu sur l'atmosphère qu'on veut créer... ; et il y a un public qui apprécie ça.

    2. Enfin la polygamie n'est pas un sujet anodin car cela témoigne objectivement d'un sentiment de supériorité innée d'un sexe sur l'autre (et il fut pris soin d'écrire que cela existe en différents points du monde... ), et dire que c'est "également" une forme de "racisme" aurait pu faire en effet partie du "débat" lancé sur TF1, compte tenu justement de la teneur de beaucoup de textes de rap.
    Mais sans doute ne l'aviez-vous pas remarqué...
    Vous seriez bien en peine d'imaginer, à la lecture du seul commentaire, où cela s'adressait ou s'adresserait à Maître Gims nommément. Je n'ai pas élargi ma recherche sur ces sujets. Libre à vous si vous êtes informé (e).
    Désolé de décevoir vos espoirs, ou plutôt vos hallucinations.

    Au plaisir de vous lire à nouveau.