Suspendu en raison d’une relation amoureuse, un prêtre pointe à Pôle emploi

Dans les colonnes du « Parisien », l’ancien prêtre des Lilas, en Seine-Saint-Denis, juge son éviction de l’Église « très violente ».

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Temps de lecture : 3 min

« Ne plus vivre caché est un immense soulagement. » Marc Fassier peut désormais vivre son histoire d'amour au grand jour, relate Le Parisien. À 43 ans, cet ancien prêtre a toutefois dû s'inscrire à Pôle emploi pour la première fois de sa vie, une conséquence inattendue de sa relation avec Ingrid. La raison ? Alors prêtre des Lilas, en Seine-Saint-Denis, il est tombé amoureux de cette paroissienne il y a deux ans et demi.

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Une relation qu'ils ont tenté de cacher, mais qui a été dénoncée à Mgr Pascal Delannoy, l'évêque de Saint-Denis, dans un courrier anonyme, il y a un an. D'abord « encouragé » à quitter sa paroisse, il a été frappé de « suspense a divinis » le 10 mai dernier. Il lui est reproché d'avoir évoqué sa situation lors d'un podcast fin mars. Même s'il a témoigné anonymement, son supérieur estimerait qu'avec ce témoignage il « déclare publiquement attenter au canon 1395 paragraphe 1 » du Code de droit catholique. Marc Fassier ne peut désormais plus célébrer de messer, baptiser ou encore confesser.

Écarté de l'Institut catholique de Paris

« On me sanctionne parce que j'ai mis sur la table la question de la vie affective du prêtre et brisé la culture du silence de l'Église, ce qui est le pire des crimes à ses yeux. Elle accepte les relations secrètes tant que ça reste secret », regrette l'ex-curé, pour qui son éviction de l'Église a été « très violente ». Marc Fassier a également été écarté de l'Institut catholique de Paris, où il donnait des cours.

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L'établissement a expliqué dans un communiqué que le principal intéressé avait « choisi un chemin de vie incompatible avec les engagements au presbytérat ». « L'enseignement est un acte de son ministère de prêtre, or il n'a plus le droit de faire acte de ministère », justifie auprès du Parisien Mgr Pascal Delannoy, sans donner plus de détails sur cette affaire : « C'est une affaire de discipline interne à l'Église, je ne souhaite pas communiquer. »

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« Aucune culpabilité vis-à-vis du Seigneur »

Diplômé de Sciences Po, docteur en théologie et ordonné prêtre en 2004, Marc Fassier va continuer à recevoir son « traitement mensuel de 1 000 euros » de la part de l'Église jusqu'à ce qu'il retrouve un travail. Mais le parcours du combattant ne fait que commencer pour lui, comme il s'en est rendu compte dès son premier rendez-vous téléphonique avec une conseillère Pôle emploi, alors qu'il ne peut pas toucher les allocations-chômage.

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« On n'existe pas socialement. Elle n'a pas trouvé prêtre dans ses catégories professionnelles et a dû forcer le logiciel », glisse-t-il, assurant qu'il souhaite porter son cas devant la justice pour que son éviction par l'Église soit reconnue « comme un licenciement » : « L'Église se réfugie dans son exception canonique. Elle s'autorise ce qu'aucune entreprise ne peut s'autoriser alors qu'elle prêche la morale. C'est un abus de pouvoir. » Opposé au célibat des prêtres, il va surtout pouvoir désormais « aimer librement », sans « aucune culpabilité vis-à-vis du Seigneur ».

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Commentaires (30)

  • MarieLéonor

    Ça ne lui convient pas et c'est mal payé. Pôle Emploi va lui trouver une case et du boulot, il ne cherche pas un job de prétre, pas de panique. Puisqu'il conserve sa faible rémunération, il n'aira oas d'alloc, logique aussi.
    C'est fou ce que les athées ont d'idées sur la fonction de prétre.

  • MarieLéonor

    De choeur...

  • Tonia de Junglister

    Donc ils ferment les yeux sur ceux qui s’intéressent aux enfants ; les laissent célébrer la messe, baptiser etc. Avec des mains souillées ?