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Mort d'un nourrisson à Reims : ses parents devant les assises pour violences et privation de soins

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Un couple est jugé devant les assises pour des maltraitances sur leur enfant, retrouvé mort au domicile de ses parents le 12 octobre 2018 à Reims. Victime de dénutrition et de manque de soins, Smaël,13 mois, aurait été victime de violences régulières pendant les mois précédant son décès.

La salle de la Cour d'assises au palais de justice de Reims. La salle de la Cour d'assises au palais de justice de Reims.
La salle de la Cour d'assises au palais de justice de Reims. © Radio France - Sophie Constanzer

Le procès d'une mère et d'un père de famille s'ouvre ce lundi 7 juin devant les assises de la Marne, pour la mort de Smaël, un bébé de 13 mois retrouvé mort dans un appartement du quartier Charles Arnould à Reims le 12 octobre 2018. Ses parents, un homme de 33 ans et une femme de 24 ans, sont jugés pendant cinq jours pour privation de soins, non assistance à personne en danger et violences habituelles sur un mineur de moins de 15 ans. 

Dénutrition et absence de soins 

Ce 12 octobre 2018, les parents appellent les secours, la mère ayant constaté que l'enfant ne se réveille pas de la sieste, mais les pompiers ne peuvent le ranimer. Au service des urgences pédiatriques du CHU de Reims, la première chose qui frappe c'est l'état de "grande dénutrition" du nourrisson : ce sont les mots dans le rapport du médecin après l'examen du corps de Smaël. Le petit garçon ne pèse que 6 kilos à 13 mois. Et d'ailleurs les enquêteurs ne retrouvent au domicile aucune alimentation spécifique infantile, à part une boîte de poudre de lait. 

Il y a aussi les marques sur le corps du nourrisson qui témoignent de coups, mais aussi de l'utilisation d'un câble de type électrique. Et selon les experts, c'est un traumatisme crânien suite à un choc à la tête qui a causé la mort du petit Smaël. En cause également : le suivi médical de l'enfant qui s'est arrêté dès février 2018, et cette fracture du coude non soignée. 

La mère, fragile psychologiquement, reconnaît les violences 

Les violences auraient commencé à l'été 2018 quand le couple intègre son nouvel appartement du quartier Charles Arnould, où les policiers constatent qu'il n'y a aucun lit d'enfant, Smaël dormant sur un tas de tissus. Le père, Boubou Omar, d'origine mauritanienne, nie avoir commis des violences, mais reconnaît avoir vu sa compagne frapper l'enfant. 

La mère, Arlette N'Guessan, a reconnu les fessées, les coups, et l'usage d'un câble. Décrite comme fragile psychologiquement, elle a expliqué s'occuper seule de l'enfant, être dans un état dépressif depuis la naissance de Smaël en 2017. 

Deux associations parties civiles au procès

Le premier enfant de la mère avait fait l'objet d'un placement sur décision de justice après sa naissance, en avril 2014, mais dans le département du Val-de-Marne. Le couple a ensuite déménagé à Reims et, en 2018, le petit Smaël semble avoir été hors des radars des services sociaux. C'est ce que dénonce l'association L'Enfant Bleu, partie civile au procès

"Le Val-de-Marne ne va à aucun moment prendre contact avec ses homologues de la Marne pour signaler qu'une maman vient d'arriver dans leur département, qui est repérée ! La mère, elle est connue des services sociaux, elle a un aîné qui est placé", s'interroge l'avocate de l'association Me Laurence Micallef-Napoly. 

Le père et la mère de Smaël, qui n'ont aucun casier judiciaire, encourent jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu le vendredi 11 juin. 

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