Mila : « Ils me harcèlent à nouveau, j’en peux plus, c’est monstrueux »

Son compte Instagram a été piraté lundi et les menaces ont repris sur Twitter. « Je craque, je me demande ce que je fais encore là », se désespère-t-elle.

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Temps de lecture : 3 min

Compte Instagram piraté, menaces et insultes en rafales… Mila vit à nouveau l'enfer, depuis jeudi et l'ouverture du procès de ses harceleurs, finalement renvoyé au 21 juin devant la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris. « Je pensais être tranquille, mais c'est de pire en pire, je suis à nouveau attaquée de manière monstrueuse », confie-t-elle au Point.

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Durant plusieurs heures lundi, la jeune Iséroise a été coupée de sa « communauté Insta » (Instagram), le « seul lien qu'il (lui) reste avec le monde extérieur ». « Je soupçonne les types qui m'avaient hackée et doxée [le fait de dévoiler des informations sur la vie privée et l'identité d'une personne, NDLR] en janvier 2020 d'être à l'origine de ce nouveau piratage », se désole Mila, âgée aujourd'hui de 18 ans. « L'un de ces sinistres individus, jamais poursuivi et encore moins condamné, s'est vanté sur TikTok (autre réseau social) de torpiller mes comptes en usurpant mon identité et en achetant des abonnés par milliers. Ces types ne me lâcheront jamais ! »

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Je me sens impuissante, seule au monde. C’est horrible.

Depuis quelques jours, les messages haineux fusent de nouveau, sur Twitter notamment. « Des incitations au suicide, des menaces de mort, de viol, des propos orduriers… Il y a de tout. C'est carrément horrible », se désespère Mila. Au moment où ces lignes étaient écrites, le dénommé Santito tweetait par exemple : « Quand tu vas t'faire tabasser dans la rue, on va voir si tu seras toujours invincible. »

« Ils me poussent à bout et c'est l'impunité la plus totale », enrage la lycéenne, visiblement très affectée. « Beaucoup de gens me soutiennent, je le sais bien, et j'ai envie de dire heureusement, mais, en vrai, je me sens horriblement seule. J'en peux plus », alerte-t-elle. « Avec ma famille, on passe notre temps à signaler à la justice les menaces que je reçois. Je n'ai plus rien, plus de vie, plus de vie sociale autrement que sur les réseaux, j'ai l'impression d'être un robot, de ne plus être un être humain mais un souffre-douleur. Je me sens impuissante, seule au monde. C'est horrible, ce sentiment de solitude. Je n'ai plus qu'à me flinguer, ce n'est plus supportable. »

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Recluse dans le petit appartement que lui ont loué ses parents, sous protection policière permanente, contrainte de suivre ses cours par correspondance après avoir été déscolarisée deux fois « pour raisons de sécurité », Mila avait, ce lundi, le moral au plus bas : « Je n'ai plus d'espoir. Aujourd'hui, je craque et j'en viens à me dire : “Mais qu'est-ce que je fais encore là ?” » 

Je n’aurai aucune gêne à les regarder droit dans les yeux. Aucune pitié, je montrerai les dents.

Mais, lorsqu'elle évoque l'audience à venir, qui verra treize de ses agresseurs jugés pour « harcèlement en ligne » et « menaces de mort », les 21 et 22 juin, Mila retrouve un peu de pugnacité : « Pour être honnête, j'ai un peu mis mon cerveau en off, j'essaie de ne pas trop réfléchir. Je crois en la justice, mais je ne veux pas non plus me faire trop d'illusions car, si je suis déçue, j'aurai beaucoup de mal à le digérer. » Mais elle sera là, combative, sur le banc des parties civiles, pour assister au procès et témoigner : « Je n'aurai aucune gêne à les regarder (les prévenus) droit dans les yeux. Je n'aurai aucune pitié, je montrerai les dents jusqu'au bout. »

Un événement viendra télescoper ce rendez-vous judiciaire : la sortie de son livre, Je suis le prix de votre liberté, à paraître le 23 juin chez Grasset. « J'ai envie de défendre ce texte. Ça me fait du bien de travailler sur des projets. » Elle ajoute dans un long soupir : « Beaucoup de bien… »

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Commentaires (72)

  • DakimChan

    En nouvelle calédonie, malgré les déboires politiques, on n'entend pas grand chose sur la chose islamiste et pourtant on a la plus grande nation musulmane à proximité... En venant sur place Mila pourra reprendre ses activités scolaires et sur les réseaux sans que celà fasse sourciller qqun, et en plus profiter de la plage...

  • Aveltan

    ... Ils ne pourraient pas mettre L'AUTRE genou à terre pour Mila, ...
    ...
    ... Et pour toutes les victimes et assassiné au nom du terrorisme religieux.

    Non ?

    Ils ont de l'arthrose sélective ?

    Ou de la mémoire sélective ?

  • JLL

    Être dans l’incapacité de se passer de réseaux « sociaux » à 18 ans montre l’état dans lequel se trouvent les adolescents et jeunes adultes aujourd’hui.
    Lui dire de s’en passer c’est aussi efficace que de dire à un alcoolique d’arrêter de boire, cette femme est addictive, elle a besoin de soins et non que de protection policière.
    Ce que sont devenus des millions de jeunes aujourd’hui m’attriste, et m’inquiète pour leur avenir.