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Turquie : un mafieux Youtubeur dévoile les liens du parti d'Erdogan avec la pègre
En avril 2020, le chef de l’État turc a cédé sous la pression de son allié Devlet Bahçeli, patron du MHP, en faisant libérer une autre figure de la mafia turque, Alaattin Çakici, emprisonné depuis seize ans à la suite d’une série de meurtres, dont celui de sa femme.
© Turkish Presidency / Kayhan Ozer / AFP

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Turquie : un mafieux Youtubeur dévoile les liens du parti d'Erdogan avec la pègre

Islamo-mafioso

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Depuis plus d’un mois, Sedat Peker, un chef de la mafia turque, balance sur YouTube les crimes et exactions qui auraient été commis par des membres de l’AKP, le parti au pouvoir. Mais, au-delà des révélations sulfureuses, c’est tout un système opaque que les déclarations du truand youtubeur mettent en lumière.

À en croire Sedat Peker, baron de la pègre turque exilé à Dubaï, le parti « blanc immaculé », tel que Recep Tayyip Erdogan aime à définir l’AKP [en turc, AK signifie « blanc, pur »], aurait besoin d’une bonne lessive. Depuis quelques semaines, cette figure de la mafia, qui s’y connaît en matière de blanchiment, inonde son compte YouTube de déclarations compromettantes pour les proches du « Reïs ». Tout le monde y passe : députés, anciens ministres, et même l’actuel ministre de l’Intérieur, que Peker accuse de trahison pour avoir cessé de lui offrir une protection policière contre d’autres groupes mafieux.

Ces vidéos, qui tombent au compte-gouttes, sont regardées par des millions de Turcs. Au menu de chaque « épisode » ? Sexe, drogue, crimes et trafics d’influence. Un phénomène médiatique dont Recep Tayyip Erdogan a mis un certain temps à mesurer les conséquences en termes d’image. Il a fallu attendre le mercredi 26 mai pour que l’homme fort d’Ankara se décide enfin à prendre la parole, promettant de « mettre en échec une opération sournoise » ainsi que l’extradition de membres du crime organisé turc en exil « pour les livrer à la justice ».

Sedat Peker, baron de la pègre turque exilé à Dubaï, n'hésite pas à employer le surnom "abi" ("grand-frère") pour désigner Erdogan.
© YouTube

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne