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À Paris, Alice Coffin veut compter les femmes dans les spectacles pour décider où vont les subventions

L'élue EELV estime que le Conseil de Paris a besoin de telles statistiques pour distribuer ses subsides. L'adjointe à la Culture Carine Rolland annonce des propositions en ce sens en juillet.

La scène se passe au tout dernier Conseil de Paris, mercredi 2 juin. La deuxième commission examine les projets de subventions à différents établissements culturels de la ville et les conventions que celle-ci signe avec chacun. Au micro, dans un débit un peu difficile, Alice Coffin multiplie les interventions. «Je suis fatiguée», s'excuse-t-elle en cherchant ses mots. L'élue EELV du XIIe arrondissement, conseillère de Paris de la majorité d'Anne Hidalgo, se félicite ainsi de la programmation de la Maison de la Poésie, qui fait la part belle à des auteurs qu'elle apprécie, de la «lecture musicale du texte de Wendy Delorme, Viendra le temps du feu» au «non moins féministe Anatole Latuile Show».

«Les statistiques dont on a besoin»

Quelques minutes plus tard, au moment d'examiner la subvention de 620.000 euros qui doit être attribuée au Théâtre de la Bastille, Alice Coffin reprend la parole pour une vraie digression et un point méthodologique dans l'attribution des subsides de la Ville. «Depuis un an, on s'attache avec le groupe écologique, particulièrement au sein de la commission Culture, à s'assurer que l'argent public alloué aux établissements culturels ne bénéficie pas qu'à une seule catégorie d'artistes : les hommes», lance-t-elle avant de se lancer dans des «exemples». Le Théâtre Paris 14 «compte à ses postes de direction, deux directeurs» et affiche «une programmation avec huit hommes et six femmes. Passe encore». «Mais en ce qui concerne les auteurs des œuvres, nous aboutissons à un total de douze hommes et trois femmes soit 4/5e d'artistes hommes programmés», a-t-elle regretté. Au-delà des exemples, Alice Coffin souhaite «une discussion» sur «les statistiques dont on a besoin», comme l'a fait «Aïssa Maïga lors de la cérémonie des Césars en comptant les noirs présents dans la salle ». «Ce travail-là, on n'a pas les ressources matérielles et humaines pour le faire», précise-t-elle en demandant que ces statistiques figurent dans « les projets de délibérés des subventions».

Nous travaillons sur une lisibilité plus grande des critères d'attribution au titre desquels la parité sera. Nous y travaillons de toute force avec la direction des affaires culturelles.

Carine Rolland, adjointe à la Culture de Paris

Dissimulant à peine un soupir, Carine Rolland répond à l'élue écologiste. «Nous avons cette discussion de manière récurrente et presque régulière désormais. Et ce n'est même pas légitime, c'est normal», explique l'adjointe au maire à la Culture. «La culture est au centre de la société et sert à la faire avancer. La question de la parité en fait partie, ajoute-t-elle. Nous travaillons sur une lisibilité plus grande des critères d'attribution au titre desquels la parité sera. Nous y travaillons de toute force avec la direction des affaires culturelles. Nous aborderons ce sujet au prochain Conseil de Paris et nous vous ferons des propositions.»

Alice Coffin a été désignée en octobre 2020 par le Conseil de Paris pour représenter la Ville dans trois conseils d'administration de lieux culturels majeurs de la capitale: le théâtre du Châtelet, l'Accor Arena Palais Omnisport de Paris-Bercy et Paris Musées, qui regroupe quatorze sites dont le Petit Palais, le musée d'Art moderne, le Palais Galliera, le musée Carnavalet et la Maison de Victor Hugo.


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639 commentaires
  • nayarthe

    le

    Le délire continue…

  • vieuxsnoop

    le

    Le budget "genré", où comment mettre en place une forme de dictature? on marche sur la tête

  • axenn

    le

    L'extrême gauche est en train de faire une fake new sur une "agression" d'une violence "inouie" elle a été interrompu par un groupe d'hommes en costard cravate dont un est monté sur scène bouquet à la main, a mis un genou en terre pour le lui offrir en lui disant je sais que vous n'êtes pas de ce bord là mais pourquoi n'aimez vous pas les hommes ? On hallucine sachant que cette femme a tenu des propos tombant sous le coup de la loi, elle n'a même pas été virée de son mandat. Elle n'est pas poursuivi, en face venir avec un bouquet est une "agression". On se demande quand même si on a encore le droit de vivre quand on pense différemment de gens aussi extrêmes. A coté greenpeace débarque avec un ulm blesse des gens, mais tout va bien.

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