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Climat : le point de bascule vers un réchauffement irréversible peut-être déjà franchi

Markus Rex lors d'une conférence de presse à Berlin, le 15 juin 2021.
Markus Rex lors d'une conférence de presse à Berlin, le 15 juin 2021. JOHN MACDOUGALL / AFP

Markus Rex, physicien atmosphérique et chef de l'expédition MOSAiC, présente ce mardi les premiers résultats de la plus grande mission scientifique dans la région polaire à ce jour.

Le point de basculement vers un réchauffement climatique irréversible a peut-être été déjà franchi, avec à la clef des conséquences en cascade pour la planète, a averti mardi le responsable allemand de la plus grande expédition scientifique jamais menée au Pôle Nord.

«Seule l'évaluation des prochaines années permettra de déterminer si nous pouvons encore sauver la banquise arctique présente toute l'année grâce à une protection cohérente du climat, ou si nous avons déjà franchi cet important point de basculement du système climatique», a souligné Markus Rex à Berlin, huit mois après le retour de la mission internationale menée pendant un an en Arctique.

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«La disparition de la banquise d'été dans l'Arctique est l'une des premières mines dans le champ de mines, l'un des points de basculement que nous déclenchons en premier lorsque nous poussons le réchauffement trop loin», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse avec la ministre allemande de l'Education et de la Recherche, Anja Karliczek. Or «on peut vraiment se demander si nous n'avons pas déjà marché sur cette mine et déjà déclenché le début de l'explosion», a insisté ce climatologue et physicien, scientifique de référence en matière d'étude de l'Arctique. Si ce point de basculement a déjà été franchi, cela peut déclencher des effets néfastes «en cascade», a-t-il aussi averti, et «aggraver encore le réchauffement comme la disparition de la calotte glaciaire du Groenland ou le dégel de zones toujours plus vastes du permafrost arctique».

La menace plane aussi sur les anciens glaciers. «Aujourd'hui nous ne savons pas non plus si nous pouvons sauver la barrière de corail», a-t-il dit. Au retour du brise-glace Polarstern à son port d'attache de Bremerhaven, dans le nord-ouest de l'Allemagne, le 12 octobre, le chef de la mission baptisée MOSAIC avait déjà lancé un cri d'alarme concernant la banquise, affirmant qu'elle fondait à «une vitesse dramatique». Pendant près d'un an, des équipes internationales ont recueilli des données exhaustives, en particulier durant les mois où le navire s'est laissé dériver dans les glaces du pôle Nord qui doivent livrer des informations précieuses sur le changement climatique.

Le recul de la banquise en été est considéré par les scientifiques comme «l'épicentre du réchauffement global», selon Markus Rex. Durant 389 jours, la mission a étudié à la fois l'atmosphère, l'océan, la banquise et l'écosystème pour recueillir des données évaluant l'impact du changement climatique sur la région et le monde entier.

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315 commentaires
  • rafam

    le

    Oui c’est un constat indéniable. Et c’est un problème. Personne ne dit le contraire. Mais tant pis. Il n’est pas question de sacrifier notre confort et notre mode de vie. Et encore moins pour laisser les chinois et les indiens polluer à notre place de toutes façons. Puis « les générations futures » n’auront qu’à se débrouiller. Pas question de céder au chantage de ces fanatiques politisés se prétendant écologistes. Mais je n’empêche pas ceux qui veulent se donner bonne conscience de le faire !

  • jipebe29

    le

    Normalement, selon le grand prophète Al Gore, la banquise devrait avoir disparu en 2015. Or, elle est toujours là. Bien sûr, elle a perdu 1 Mkm2 en fin d’hiver et 3 Mkm2 en fin de fonte estivale, mais il n’y a aucune raison sensée de craindre sa disparition. Par ailleurs, la banquise australe est remarquablement stable depuis 1979, mais là, aucun alarmiste, notamment Markus Rex, n’en parle, alors que ce serait son devoir de scientifique de le dire.

  • jipebe29

    le

    Normalement, selon le grand prophète Al Gore, la banquise devrait avoir disparu en 2015. Or, elle est toujours là. Bien sûr, elle a perdu 1 Mkm2 en fin d’hiver et 3 Mkm2 en fin de fonte estivale, mais il n’y a aucune raison sensée de craindre sa disparition. http://www.woodfortrees.org/plot/nsidc-seaice-n/from:1979
    Par ailleurs, la banquise australe est remarquablement stable depuis 1979, mais là, aucun alarmiste, notamment Markus Rex, n’en parle, alors que ce serait son devoir de scientifique de le dire.

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