Les déchirures de l’après-guerre : épisode • 2/5 du podcast Boris Cyrulnik : la résilience et l’espoir

Boris Cyrulnik enfant  - Archives privées Boris Cyrulnik
Boris Cyrulnik enfant - Archives privées Boris Cyrulnik
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Le 10 janvier 1944, Boris Cyrulnik âgé de 6 ans et demi est arrêté lors de la rafle de Bordeaux. On le conduit à la synagogue de Bordeaux où sont regroupées les personnes qui seront déportées à Auschwitz. L’enfant se cache et s’échappe. La guerre finit, mais ne signe pas la fin des ennuis.

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Boris Cyrulnik est dénoncé puis arrêté lors de la rafle des Juifs de Bordeaux. Il a six ans et demi et se retrouve dans la synagogue de Bordeaux avec plusieurs centaines de personnes qui vont être déportées. Il parvient à échapper à la déportation en se cachant dans les toilettes de la synagogue puis en s’évadant grâce à l’aide de Madame Descoubès, une infirmière.

La nuit de la rafle Madame Farges a dit aux responsables de la gestapo française « Si vous le laissez vivre on ne lui dira pas qu’il est juif. » Donc j’ai appris en une seule phrase que j’étais juif – je ne savais pas ce que c’était - et que ça condamnait à mort, mais qu’il suffisait de se taire pour avoir le droit de vivre. 

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J’ai reconnu le jeune homme qui m’a dénoncé. J’ai compris qu’il fallait que je m’échappe, pour moi c’était clair. 

Caché par des Justes, il parvient à survivre à cette guerre, mais la fin du conflit ne signifie pas la fin des ennuis. Orphelin, il est recueilli par sa tante Dora, danseuse dans un cabaret de Paris, qui souhaite l’adopter. Marguerite Farges, son ancienne institutrice qui l’avait caché avant son arrestation souhaite également l’adopter. Dans ce litige qui oppose ses deux potentielles mères adoptives, l’enfant est brinqueballé entre le Sud-Ouest et Paris pendant plusieurs années. C’est le moment où le sentiment d’être orphelin et le sentiment d’abandon sont les plus forts pour lui.

J’ai fait une dizaine de caches avant la Libération. […] Dans la journée je m’échappais et je battais la campagne avec les petits voyous de mon âge qui étaient très fréquentables. 

L’après-guerre a été pour moi plus difficile que la guerre. 

Boris Cyrulnik finit par être définitivement recueilli par sa tante Dora, s’ouvre alors une nouvelle page de sa vie.

Une série d'entretiens produite par Antoine Beauchamp, réalisée par Luc-Jean Reynaud. Prise de son : Yann Fressy. Attachée de production : Daphné Abgrall. Coordination : Sandrine Treiner.

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