Il vient au tribunal en short... son procès est reporté !
Un président d’audience n’apprécie pas de voir un prévenu se présenter à l’audience en bermuda. Au moment de se tenir à la barre, cet homme jugé pour escroquerie se prend une belle soufflante. Et pas du style brise rafraîchissante.
La météo l’affichait depuis au moins le week-end. La journée de ce mercredi s’annonçait la plus chaude de la semaine. Au moment où J. B., 35 ans, se présente à la barre, il est presque 19 heures et le mercure dépasse encore les 30ºC.
Ce Lillois convoqué pour une affaire d’escroquerie patiente depuis 14 heures. D’abord dans une salle traversée par d’ardents rayons de soleil. Puis dans une salle des pas perdus à l’atmosphère d’étuve. Le rôle d’audience de la 7e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Lille est très chargé.
Dans la salle, non climatisée, le président, ses assesseurs, la procureure Julie Leprince, la greffière, l’huissier d’audience, les avocats supportent la robe noire, aussi lourde qu’une couverture.
« Vous auriez pu venir en tong et en maillot de bain ! »
Autant dire que, pour le président Mikaël Simoëns, cette stoïcité due au respect du caractère solennel d’une audience judiciaire tranche avec la tenue de J. B. Ce dernier est vêtu d’un tee-shirt rouge, de chaussures de sport assorties et, surtout, d’un… bermuda bleu marine impeccablement repassé. « Je ne juge pas des gens venant au tribunal en short, l’apostrophe le président. Vous auriez pu venir en tong et en maillot de bain ! » Le dossier est donc d’autorité renvoyé au 29 juin.
Dépité, J. B., une fois le prétoire quitté, tend la main vers la porte vitrée. « J’y ai vu des femmes en jupe légère et en claquettes », il râle. « Si vous étiez venu en jogging, vous auriez été jugé », soupire Mathilde François, son avocate.
« D’ici le 29 juin, vous aurez le temps de mettre un pantalon », avait conclu le juge. « Je vais venir en costume trois-pièces », annonce maintenant le Lillois, pris de court. Chiche ?
