VIDEO. Smic au rabais : la droite divisée sur la proposition de Gattaz

 

L'ancien Premier ministre UMP Alain Juppé est venu mercredi soutenir Nathalie  Kosciusko-Morizet, candidate de son parti aux élections municipales de mars.
L'ancien Premier ministre UMP Alain Juppé est venu mercredi soutenir Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate de son parti aux élections municipales de mars.
LP/Yann Foreix

    L'UMP ne parle pas d'une même voix. Après le tollé quasiment général suscité mardi par les propos de Pierre Gattaz quant à la possibilité d'instaurer un salaire «transitoire», inférieur au Smic, le principal parti d'opposition apparaît divisé sur la question.

    Sur RTL ce mercredi matin, Nathalie Kosciusko-Morizet a estimé qu'il ne fallait pas s'interdire d'emblée cette piste. «Toutes les solutions, toutes les idées pour pouvoir lutter contre le chômage, en particulier le chômage des jeunes, doivent pouvoir être étudiées. On ne doit pas s'empêcher de les regarder», a affirmé la présidente des élus UMP au Conseil de Paris. «Le vrai scandale, c'est le chômage des jeunes. C'est de croiser des jeunes qui depuis trois, quatre ans, sont en train galérer ont l'impression que la société ne veut pas d'eux»

    NKM a tout de même mis deux bémols : «Je suis dubitative quand il dit que ça va permettre de réinsérer des marginaux», a-t-elle avoué avant d'estimer que «baisser le niveau de salaire plutôt que de s'attaquer au niveau des charges, ce n'est quand même peut-être pas la première piste.» Malgré tout, elle s'est dite «prête à étudier tout ce qui peut concourir à l'emploi.»

    Eric Ciotti, le député des Alpes-Maritimes, Ã?ric Ciotti, est sur la même ligne que NKM. «Il faut poser la question du chômage des jeunes deux fois supérieur à celui de l'Allemagne», a-t-il affirmé sur Sud Radio. Et pour résoudre ce problème, celui qui a été le directeur de campagne de François Fillon lors de la bataille pour la présidence de l'UMP préfère «qu'un jeune travaille, même avec un salaire bas, plutôt qu'il soit au chômage».

    VIDEO. Salaire sous le Smic ? Une idée qui ne fait pas l'unanimité

    Juppé : pas «le moment de remettre en cause le Smic»

    De son côté, le maire UMP de Bordeaux Alain Juppé a jugé mercredi matin sur France Info que ce n'était pas «le moment de remettre en cause le Smic», alors que «le patronat vient d'approuver les orientations du discours du Premier ministre.» Selon lui, malgré la crise, « ce n'est pas une raison pour brutaliser ceux qui ont les petits revenus».

    Yves Jégo, patron par intérim de l'UDI, qui refuse de «rogner sur le pouvoir d'achat de ceux qui n'ont pas grand chose», est sur la même ligne. Sur i>Télé, il a dit : «Ce n'est pas en dégradant les conditions sociales qu'on va relancer la croissance.Il existe un contrat qui permet aux jeunes de s'insérer dans la vie professionnelle et qui est payé en dessous du Smic. Cela s'appelle l'apprentissage. Utilisons ce qui existe avant de vouloir bouleverser le jeu et puis envisageons une grande réforme du code du travail qui est nécessaire.»

    Mardi, les propos de Pierre Gattaz ont déjà suscité de vives réactions, y compris au sein du patronat, comme l'a rappelé Alain Juppé sur France Info. Ainsi, Laurence Parisot, précédente patronne du Medef, a carrément dénoncé une «logique esclavagiste» et «une erreur d'analyse sur les véritables causes du chômage», de la part de son successeur.

    QUESTION. Emploi : l'idée d'un salaire inférieur au Smic la première année vous choque-t-elle ?

    VIDEO. NKM sur RTL

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