Enid Blyton (« Le Club des cinq ») accusée de racisme

L'autrice de livres pour enfants a été épinglée par l'association britannique du patrimoine pour des écrits jugés racistes et xénophobes.

Source AFP

Certains écrits d'Enid Blyton ont été épinglés par l'association britannique du patrimoine pour leur caractère raciste.
Certains écrits d'Enid Blyton ont été épinglés par l'association britannique du patrimoine pour leur caractère raciste. © CAROLINE SEIDEL / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP

Temps de lecture : 2 min

Pour des générations d'enfants du monde entier, l'écrivaine Enid Blyton évoque les aventures bon enfant du Club des cinq. Pour autant, l'association britannique chargée du patrimoine rappelle désormais dans sa documentation que l'autrice britannique a été critiquée pour « son racisme et sa xénophobie ». Dans une déclaration transmise à l'Agence France-Presse, l'association English Heritage, chargée de commémorer de célèbres personnalités, a déclaré avoir mis à jour l'entrée sur son site web concernant Enid Blyton pour y inclure « une référence » au fait que l'œuvre de l'autrice a été critiquée pour son racisme.

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Bien que ce changement ait eu lieu en juillet 2020, l'affaire a pris d'autres proportions ce jeudi, lorsqu'il a été révélé par le journal Daily Telegraph. Cette annonce a suscité une vague d'indignation dans les médias conservateurs, pour qui Enid Blyton est devenue une nouvelle victime de la cancel culture, mécanisme qui consisterait à ostraciser les personnes dont les opinions sont jugées inacceptables. « Les Cinq se font annuler ! » s'est exclamé le Daily Express, en référence aux Club des cinq, l'une des plus célèbres séries de cette prolifique autrice jeunesse, aussi connue pour Le Clan des sept et Oui-Oui.

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Une position symptomatique de l'époque

Selon l'English Heritage, cette mise à jour s'inscrit dans un vaste plan visant à fournir une image « plus complète » de la vie de chaque personnalité, y compris des aspects que les gens peuvent trouver troublants. Sur son site, l'association cite l'histoire de The Little Black Doll (1966), dans laquelle le visage d'une poupée noire est « nettoyé » par la pluie. Elle indique également que les éditeurs Macmillan avaient refusé en 1960 de publier l'histoire The Mystery That Never Was (Le mystère qui n'a jamais existé), invoquant eux-mêmes déjà une « légère mais peu attrayante touche démodée de xénophobie ».

« Il y a des passages d'Enid Blyton, comme l'histoire où une poupée se fait blanchir le visage, qui ne sont pas ce qu'on veut lire à un enfant », estime David Buckingham, qui a écrit sur l'autrice, auprès de l'Agence France-Presse. Pour ce professeur en communication de l'université de Loughborough, la position d'Enid Blyton, née en 1897, était « d'une certaine manière symptomatique de son époque », mais cela « ne l'exonère pas totalement ».

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Commentaires (42)

  • diegodelavega

    …ils pourraient organiser des autodafés publics.
    Merci au Point de participer à la résistance contre ces nouveaux nazis !

  • Alain (Paris)

    L'argument typique des racistes : " j'ai le droit d'aimer ce qui me ressemble".

    Là n'est pas la question !

    Le racisme est le fait de considérer qu'une personne qui ne me ressemble pas est un "être inférieur", qui peut faire l'objet d'ostracisation, de mépris, une personne à laquelle on peut refuser des droits pour la seule raison qu'elle a un aspect différent.

    C'est cela le racisme, et rien d'autre. Ce n'est pas le fait d'aimer plus sa propre famille que ses voisins.

    Devoir expliquer en 2021 ces fondamentaux à des gens a priori éduqués me choque un peu.

    =======

    Ceci étant dit, les critiques d'Enid Blyton, qui aurait 124 ans aujourd'hui, n'ont pas beaucoup de sens. Elle vivait à son époque, elle voyait le monde comme la société de son époque la voyait, avec un regard qui n'est plus le nôtre aujourd'hui.

  • Rackham le pas Rouge

    ... De ne oas aimer tout le monde, et de préférer ce qui nous ressemble. Aucun racisme là-dedans.