Deux hommes sur une moto-taxi. Un portable volé à l’arraché. Sortis de nulle part, des policiers en civil interceptent le malfrat juché à l’arrière de la moto avant de l’emmener dans un coin, à l’abri des regards. Des coups de feu claquent. “Je n’ai pas vérifié si l’homme était mort ou pas parce qu’il y avait trop de monde, mais on m’a dit qu’il était recherché par la Pagani Six”, raconte un témoin.

Ainsi débute le récit du Daily Nation, qui s’est penché sur “un secret de polichinelle” : à Nairobi, des unités spéciales de la police chargées de traquer les criminels dans les bidonvilles les plus dangereux de la capitale kényane sèment la mort sur leur passage.

La Pagani Six est l’une de ces unités accusées d’exécutions extrajudiciaires. En 2017, une vidéo de son chef, le caporal Ahmed Rashid, exécutant un homme menotté, a fait scandale après avoir circulé sur les réseaux sociaux.

“Ceux que nous recherchons, nous devons les avoir, morts ou vifs”, racontait Ahmed Rashid à la BBC un an plus tard. Alors que le caporal est toujours en poste, “non seulement les exécutions extrajudiciaires liées à l’escadron ont augmenté, mais les tactiques de l’unité semblent être imitées par la