Election présidentielle en Iran  - Amnesty veut enquêter sur le nouveau président iranien pour «crimes»

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Élection présidentielle en Iran Amnesty veut enquêter sur le nouveau président iranien pour «crimes»

«Le fait qu’Ebrahim Raïssi ait accédé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour crimes contre l’humanité est un rappel sinistre que l’impunité règne en maître en Iran», accuse l’ONG.

Ebrahim Raïssi, le nouveau président iranien élu au premier tour de l’élection présidentielle de vendredi.

Ebrahim Raïssi, le nouveau président iranien élu au premier tour de l’élection présidentielle de vendredi.

AFP

L’ONG Amnesty International a dénoncé samedi l’élection à la présidence en Iran de l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, affirmant que ce dernier devrait faire l’objet d’une enquête pour «crimes contre l’humanité» et «répression brutale» des droits humains. «Le fait qu’Ebrahim Raïssi ait accédé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour crimes contre l’humanité, meurtre, disparitions forcées et torture, est un rappel sinistre que l’impunité règne en maître en Iran», a accusé Amnesty dans un communiqué.

L’organisation de défense des droits humains basée à Londres a accusé Ebrahim Raïssi d’avoir été membre d’une «Commission de la mort» à l’origine selon elle des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires dans le secret de milliers d’opposants détenus lorsqu’il servait comme procureur adjoint du tribunal révolutionnaire de Téhéran en 1988. Interrogé en 2018 et en 2020 sur ces exécutions, Ebrahim Raïssi a nié y avoir joué le moindre rôle, mais a rendu «hommage» à l’«ordre» donné selon lui par l’ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique d’Iran, de procéder à cette épuration.

«Répondre à l’impunité systématique en Iran»

Selon Amnesty, «le sort des victimes et le lieu où se trouvent les cadavres sont à ce jour systématiquement dissimulés par les autorités iraniennes, ce qui correspond (aussi) à des crimes contre l’humanité». Ebrahim Raïssi, a-t-elle encore accusé, a «présidé à une répression brutale des droits humains» durant son mandat de chef de l’Autorité judiciaire ces deux dernières années. La répression a touché des «centaines de dissidents pacifiques, des militants des droits humains et des membres de minorités persécutées qui ont été détenus de manière arbitraire», selon l’ONG.

«Il est également responsable de l’arrestation de milliers de manifestants et de centaines de disparitions forcées après les manifestations de protestation de novembre 2019» réprimées dans le sang, selon la même source. Amnesty a appelé les États membres du Conseil de l’ONU pour les droits humains à prendre des «mesures concrètes pour répondre à l’impunité systématique en Iran».

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