"C'était une scène choquante" : le témoignage glaçant du policier qui a tué l'assassin de Samuel Paty

  • Un policier revient pour la première fois sur la mort de l'assassin de Samuel Paty.
    Un policier revient pour la première fois sur la mort de l'assassin de Samuel Paty. AFP
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l'essentiel Pour la première fois depuis le meurtre de Samuel Paty en octobre 2020, un policier revient sur la neutralisation de son assassin. Abdoullakh Anzorov s'en était pris aux forces de l'ordre.

Cette journée du 16 octobre 2020, il ne l'oubliera jamais. Pour la première fois depuis le meurtre de Samuel Paty au collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le policier qui a tué l'assassin du professeur âgé de 29 ans, témoigne. Face aux caméras de LCI / TF1, celui-ci livre un récit pour le moins bouleversant, sans pour autant révéler son visage ni son nom. 

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Des images chocs d'abord, lorsque ce policier appelé en renfort et six de ses collègues arrivent sur la scène de crime. Tous découvrent le corps de Samuel Paty : "Le professeur qui est au sol a un sac à dos et je ne me suis pas concentré énormément sur la tête décapitée (...) C'était une scène choquante. On avait même l'impression que ce n'était pas réel". Sur place, les voitures de police s'accumulent. Le tueur lui, s'est enfui. Mais celui-ci ne tardera pas à faire face délibérément aux forces de police. 

"Il commence à courir dans ma direction en tentant de me poignarder"

Abdoullakh Anzorov fait face aux forces de l'ordre, un couteau dans une main et un pistolet à billes dans l'autre. L'assassin court vers le jeune policier de 29 ans. "Il commence à courir dans ma direction en tentant de me poignarder. Je tire le premier ; le collègue qui est à mes côtés tire aussi". Les impacts de balles n'arrêtent pas l'assaillant. Celui-ci continue sa course. "Un troisième collègue, spécialisé dans les tirs à distance, fait feu aussi. L'homme tombe au sol à un mètre de moi à peu près". Le jeune policier pense que l'assaillant est mort "avec toutes les cartouches qu'il avait reçues : il tente alors de récupérer son arme blanche. 

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"J'ai le temps de récupérer l'arme, mais au moment où je vais pour prendre le couteau, celui-ci le récupère avant moi et tente de me mettre des coups de couteau au niveau des jambes. J'ai tout juste le temps de m'écarter de celui-ci, de retirer. Le collègue qui est à mes côtés retire aussi. Au bout de quelques secondes, on se rend compte que l'assaillant ne bouge plus du tout. C'est fini".

Par la suite, le jeune policier et quelques-uns de ses collègues seront pris en charge par des psychologiques. "On ne peut pas être entraîné pour ça. On a l'habitude de tirer plusieurs fois dans l'année, mais c'est sur une cible. Là, on a abattu quelqu'un. On lui a ôté la vie". 

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Les commentaires (6)
patchou Il y a 2 années Le 23/06/2021 à 10:02

Je ne comprends pas pourquoi cet homme "raconte", soi-disant à visage caché, mais si facilement reconnaissable, les journalistes ne jouant pas le jeu. Son témoignage n'apporte rien à l'affaire sinon la satisfaction d'un public toujours avide de sensations.......

ESOX65 Il y a 2 années Le 23/06/2021 à 09:38

Le policier a fait ce qu'il fallait faire.

Un abricot Il y a 2 années Le 23/06/2021 à 08:43

- D'un côté, une détermination sans faille à vouloir causer le plus de dégâts, de blessés, de morts
- De l'autre, l'espoir de pouvoir interpeler un suspect sans faire le moindre mal.
2 positionnements radicalement opposés qui expliquent un rapport de force désespérément déséquilibré.
Une lutte difficile... pour ne pas dire perdue d'avance.