AstraZeneca : des patients ont souffert d'une forme de syndrome de Guillain-Barré après l'injection

Par Maëlys Ponge
Covid-19 et syndrome de Guillain-Barré
Des médecins indiens et anglais ont rapporté plusieurs cas de syndrome de Guillain-Barré - une maladie rare qui peut entraîner une paralysie quasi complète - sur des personnes ayant reçu le vaccin AstraZeneca.

Après plusieurs cas de thromboses, le vaccin AstraZeneca provoquerait également des symptômes similaires à ceux du syndrome de Guillain-Barré.

Des fourmillements et faiblesses musculaires signalés

C’est en Inde que des médecins de l’hôpital de la ville de Kochi ont pour la première fois observés une forme de syndrome de Guillain-Barré chez des patients, après que ces derniers aient reçu une première injection d’AstraZeneca. Ce syndrome concernerait 7 personnes - 6 femmes et 1 homme - âgés de 43 à 68 ans sur les 1,2 millions de personnes vaccinées avec AstraZeneca. 4 cas ont aussi été observés à Nottingham (Angleterre) sur des hommes âgés de 20 à 57 ans.

Dans les deux pays, les symptômes du syndrome de Guillain-Barré sont apparus entre 11 et 22 jours après avoir reçu la dose de vaccin. Les patients ayant reçu le vaccin AstraZeneca se sont plaints de fourmillements, d'engourdissements et de faiblesses dans certains membres. Ces symptômes auraient atteint le visage 4 jours après leur prise en charge.

Selon le rapport de l’hôpital de Nottingham, ces cas sont probablement dus "à une réaction immunitaire croisée" entre les anticorps et la myéline -  membrane qui isole et protège certaines fibres nerveuses. Les anticorps pourraient apparaître après l'exposition à la protéine S ou à l'adénovirus présent dans le vaccin, estiment les médecins.

À ce jour, aucun lien formel n’a été établi entre le vaccin AstraZeneca et son apparition. En France, aucun signalement de ce type n'a été fait. 

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Le syndrome Guillain-Barré, qu’est-ce que c’est ?

Le syndrome Guillain Barré est une "affection rare dans laquelle le système immunitaire du patient attaque les nerfs périphériques" aboutissant à une faiblesse musculaire, définit l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Cette faiblesse peut évoluer vers "une paralysie progressive, débutant le plus souvent au niveau des jambes et remontant parfois jusqu’à atteindre les muscles de la respiration puis les nerfs de la tête et du cou", précise orpha.net. Le site ajoute que "la cause exacte du syndrome de Guillain-Barré n’est pas connue", mais elle pourrait probablement avoir une origine auto-immune.

En effet, "les défenses immunitaires, qui normalement ne s’attaquent qu’aux éléments 'étrangers' (bactéries, virus…), se retournent contre l’organisme lui-même et l’attaquent. Plus précisément, l’organisme produit des anticorps (molécules de défense) nocifs, appelés auto-anticorps, qui endommagent la myéline et occasionnent des réactions inflammatoires douloureuses. On ne sait pas encore pour quelle raison les défenses immunitaires se dérèglent, mais il est probable qu’une infection soit à l’origine de la réaction excessive et anormale du système immunitaire."

Environ deux tiers des personnes atteintes d’un syndrome de Guillain-Barré ont souffert d’une infection virale ou bactérienne dans les jours ou les semaines précédant le début des symptômes. 

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