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L’enquête pour viols contre Patrick Poivre d’Arvor classée sans suite pour « prescription » et « insuffisance de preuves »

Une enquête préliminaire avait été ouverte après la plainte déposée par l’écrivaine Florence Porcel contre l’ancien présentateur vedette du journal télévisé. Sept autres femmes avaient porté plainte dans ce cadre.

Le Monde

Publié le 25 juin 2021 à 11h30, modifié le 25 juin 2021 à 17h19

Temps de Lecture 3 min.

Patrick Poivre d’Arvor, en septembre 2007, sur le plateau de l’émission « Vol de nuit ».

Après quatre mois d’investigation, huit plaintes et les témoignages de 23 femmes, l’enquête pour viols visant l’ancien présentateur vedette du journal télévisé de TF1, Patrick Poivre d’Arvor, a été classée sans suite pour « prescription » ou pour « insuffisance de preuves », en réponse à huit plaintes, a indiqué vendredi 25 juin le parquet de Nanterre.

Quatre mois après l’ouverture d’une enquête pour viols à la suite du dépôt de plainte de l’écrivaine Florence Porcel, qui reproche au journaliste de 73 ans de lui avoir imposé un rapport sexuel non consenti en 2004 et une fellation en 2009, « ces faits (…) ne peuvent caractériser le crime de viol dans la mesure où aucun élément ne permet de confirmer les propos de l’un ou de l’autre concernant l’existence de cette scène », a écrit la procureure de Nanterre Catherine Denis dans un communiqué.

Outre le témoignage de Mme Porcel, une vingtaine de femmes ont également témoigné et sept autres plaintes ont été déposées. Parmi elles, trois pour viol et quatre pour « agressions sexuelles » ou « harcèlement sexuel ».

Lire notre enquête : Article réservé à nos abonnés De nouvelles accusations de violences sexuelles contre Patrick Poivre d’Arvor

Plainte avec constitution de partie civile

Mais la majorité des faits reprochés sont prescrits, a expliqué le parquet, qui avait confié l’enquête à la brigade de répression de la délinquance aux personnes. Pour les faits reprochés non prescrits de harcèlement sexuel, le parquet a jugé qu’il manquait d’éléments pour constituer l’infraction : « absence de répétition, de pressions, de caractère sexualisé des propos tenus, ou encore de trace des appels téléphoniques », énumère-t-il.

De son côté, au cours de ses auditions, PPDA a « soit contesté l’existence des faits dénoncés par ces vingt-trois femmes, soit en a reconnu la matérialité tout en niant toute contrainte », a précisé le parquet.

Contactés, les avocats de PPDA, Jacqueline Laffont et Philippe Naepels se sont dits « très contents que la vérité ait pu être remise à l’ordre du jour » : « le parquet a souligné l’absence de matérialité des faits et l’absence d’infractions commises par notre client », ont-ils déclaré. De leur côté, les avocats de Mme Porcel ont annoncé le dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile, estimant que « les nombreux éléments matériels transmis au parquet établissent l’existence d’indices graves et concordants qui justifient pleinement l’ouverture d’une information judiciaire ».

Le témoignage de l’associé du journaliste

Selon Le Parisien, qui a révélé le classement sans suite, « un élément matériel fourni par la défense de PPDA a pesé dans la décision du parquet de Nanterre : l’agenda de Dominique Ambiel, président et fondateur de la société A Prim Group », ami et associé du journaliste, qui a affirmé n’avoir assisté à aucune scène de viol le 29 avril 2009 dans le bureau de PPDA (le jour indiqué par Florence Porcel) qu’il décrit comme entièrement vitré et donnant sur le sien.

Par ailleurs, toujours selon le journal, la disposition du bureau de PPDA décrite par Florence Porcel ne correspond pas à ce qu’ont pu observer les enquêteurs qui se sont rendus sur place, avec PPDA, mais sans la plaignante. Depuis février, de multiples auditions, notamment de témoins éventuels des faits dénoncés, ou encore de personnes faisant partie de l’environnement professionnel de Patrick Poivre d’Arvor et de Mme Porcel, ont été menées.

« L’affaire n’est pas finie »

Des femmes ayant porté plainte pour des faits prescrits espèrent tout de même une suite à l’affaire, telle l’ancienne présentatrice de journaux télévisés Hélène Devynck, qui accuse PPDA de l’avoir violée quand elle avait 25 ans et qu’elle était son assistante chez TF1. « Je suis persuadée qu’à un moment ou un autre il y aura une victime non prescrite qui se signalera à la police, et alors il y aura le poids de tout ce qu’on aura dit avant, tout le dossier ressortira », a réagi Hélène Devynck, 54 ans, pour qui « l’affaire n’est pas finie ».

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Dans un entretien ensuite accordé au Parisien en mars, Florence Porcel disait vouloir faire confiance à la justice. « L’enquête permettra d’établir les faits », assurait-elle, disant souhaiter que « Patrick Poivre d’Arvor soit jugé pour ses actes ». « Cet homme m’a volé ma vie sentimentale, amoureuse, sexuelle. (…) Je veux qu’il arrête de faire des victimes. Et qu’il réponde de ses actes devant une cour d’assises », confiait-elle également dans un entretien à Elle.

PPDA a dès le début rejeté ces accusations qu’il estime « mensongères », fustigeant une « recherche de notoriété » de la part de ses accusatrices. Il a notamment porté plainte pour dénonciation calomnieuse contre Florence Porcel, qui a écrit un livre fictionnel s’inspirant de sa version des faits. Mais cette plainte pour dénonciation calomnieuse a également été classée sans suite par le parquet, qui a souligné « l’absence de démonstration d’une intention de nuire » de la part de Mme Porcel.

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