La pandémie de Covid-19, avec le variant Delta du SARS-CoV-2, très contagieux, qui se propage dans le monde, suscite de nouvelles inquiétudes. Sydney, la plus grande ville d’Australie, et sa région commencent, samedi 26 juin, une période de confinement de deux semaines décidée pour faire face à un regain de l’épidémie. Au Bangladesh, les autorités ont annoncé un strict confinement à partir de lundi, après une augmentation « dangereuse et alarmante » des cas de contamination au variant Delta.
Si l’épidémie connaît une relative embellie – avec un nombre de nouveaux cas rapportés dans le monde au niveau le plus faible depuis février, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) –, le variant Delta pourrait provoquer un rebond dès cet été si rien n’est fait pour le contrer précocement, avertissent spécialistes et autorités sanitaires.
La pandémie a fait au moins 3,9 millions de morts dans le monde depuis la fin de décembre 2019, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles, samedi en milieu de journée. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts (603 000) qu’en nombre de cas. Le Brésil, qui compte 511 000 morts, est suivi par l’Inde (394 000), le Mexique (232 000) et le Pérou (191 000), pays qui déplore le plus de morts par rapport à sa population.
Ces chiffres, qui reposent sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé, sont globalement sous-évalués. L’OMS estime que le bilan de la pandémie pourrait être deux à trois fois plus élevé que celui officiellement calculé.
Sydney confinée pendant quinze jours
Les rues de Sydney et de sa banlieue étaient quasi vides samedi, au début d’un confinement de deux semaines visant à contenir la progression du très contagieux variant Delta dans la plus grande ville australienne. Le confinement, déjà en vigueur depuis vendredi minuit dans quatre quartiers de la ville, s’applique à compter de samedi 18 heures (10 heures à Paris) à l’ensemble de la métropole.
Dans ce pays, qui a jusqu’à présent plutôt bien contenu la propagation du Covid-19, plus de 80 personnes ont été testées positives cette semaine. Elles avaient toutes été en contact avec un chauffeur qui conduisait des équipages de compagnies aériennes de l’aéroport de Sydney jusqu’aux hôtels de quarantaine. La découverte de ces nouveaux cas a constitué un choc pour la métropole de plus de 5 millions d’habitants, où la vie était presque revenue à la normale.
« Quand vous avez un variant aussi contagieux que le virus Delta, un confinement de trois jours ne marche pas », a expliqué la première ministre de l’Etat, Gladys Berejiklian, défendant la décision d’imposer un confinement de deux semaines. « La transmissibilité est au moins le double des variants précédents, nous devons donc nous préparer à un nombre potentiellement élevé de cas dans les jours qui viennent », a-t-elle ajouté.
Pendant deux semaines, les habitants ne pourront sortir que pour acheter les biens essentiels, obtenir des soins médicaux, faire de l’exercice, aller à l’école ou au travail s’ils ne peuvent pas travailler à domicile. Toute personne dans le pays qui s’est également rendue à Sydney depuis lundi doit s’isoler pendant quatorze jours.
La Nouvelle-Zélande suspend la « bulle aérienne » avec l’Australie
En raison de l’apparition de plusieurs foyers de nouveau coronavirus en Australie, la Nouvelle-Zélande a suspendu samedi, pour trois jours, la « bulle aérienne » permettant les vols sans quarantaine avec ce pays.
Le ministre néo-zélandais chargé de la lutte contre le Covid-19, Chris Hipkins, a déclaré que cette suspension donnerait aux responsables le temps d’envisager des mesures « pour rendre la bulle plus sûre, comme des tests avant le départ pour tous les vols » entre les deux pays. « Etant donné le haut niveau de transmissibilité de ce qui semble être le variant Delta, et le fait qu’il y ait maintenant de multiples clusters [en Australie], c’est la bonne chose à faire afin de maintenir le Covid-19 hors de Nouvelle-Zélande », a-t-il déclaré.
L’Australie et la Nouvelle-Zélande avaient inauguré cette « bulle de voyage » en avril, permettant aux habitants des deux pays de se déplacer de part et d’autre de la mer de Tasman sans motifs impérieux ni quarantaine hôtelière.
Le Bangladesh décrète un strict confinement à partir de lundi
Le Bangladesh va imposer un nouveau confinement extrêmement sévère à partir de lundi. Toutes les administrations publiques et les entreprises du secteur privé seront fermées pendant une semaine, et seuls les déplacements à caractère médical seront autorisés, a annoncé le gouvernement, vendredi, dans un communiqué. « Personne ne peut sortir de son domicile, sauf en cas d’urgence », est-il spécifié dans ce document.
Le porte-parole du ministère de la santé, Robed Amin, a déclaré que la police et les gardes-frontières seraient déployés pour faire respecter le confinement et que l’armée pourrait être appelée en cas de besoin.
« La situation est dangereuse et alarmante. Si nous n’arrivons pas à la contenir maintenant, nous serons confrontés à une situation semblable à celle de l’Inde » voisine, selon M. Amin. Les taux d’infection sont en forte hausse depuis la mi-mai dans le pays. Vendredi, les autorités ont comptabilisé près de 6 000 nouveaux cas et 108 morts, le deuxième bilan le plus lourd depuis le début de la pandémie. Les autorités affirment que la situation dans les régions proches de la frontière indienne est catastrophique, les hôpitaux des villes de Khulna et Rajshahi étant débordés.
Nouvelles restrictions également au Portugal et en Afrique du Sud
C’est également la hausse des contaminations qui pousse l’Afrique du Sud à réagir. Pays le plus touché sur le continent africain, l’Afrique du Sud a enregistré officiellement samedi 18 762 nouvelles contaminations, un chiffre jamais atteint depuis le début d’année. Au total, 59 621 personnes atteintes du Covid-19 sont mortes, pour une population de 58 millions d’habitants.
Le pays subit de plein fouet une troisième vague qui met à l’épreuve un système de santé fragile. Pour lutter contre la propagation de ce variant, « nous allons prendre des mesures de restrictions, de manière urgente », a souligné Koleka Mlisana, responsable d’un comité scientifique qui conseille le gouvernement sur la pandémie. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, avait déjà renforcé à la mi-juin les mesures de lutte contre le coronavirus, prolongeant le couvre-feu d’une heure et imposant un contrôle plus strict de la vente d’alcool. Il devrait annoncer de nouvelles restrictions lors d’une allocution dimanche.
Même durcissement des restrictions au Portugal, où le variant Delta est devenu prédominant, selon les dernières données rendues publiques par la direction générale de la santé (DGS).
Ce variant représente désormais plus de 51 % des nouveaux cas enregistrés dans le pays. Dans la région de Lisbonne, ce chiffre se monte à plus de 70 %, dépassant ainsi largement le variant Alpha, apparu en Angleterre, et qui était « prédominant durant le mois de mai », selon les estimations de la DGS dévoilées vendredi soir.
Pour faire face à la situation, le Portugal a décidé de resserrer les restrictions dans les zones urbaines les plus touchées, telle la municipalité de Lisbonne, où les horaires et la capacité d’accueil des restaurants et des commerces ont de nouveau été réduits. Les restrictions de déplacements ayant cours les week-ends entre la région du Grand Lisbonne et le reste du pays ont pour leur part été maintenues.
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