Abd al Malik : "Camus est un tuteur qui m'a permis de pousser droit"

Abd al Malik en 2016 ©AFP - JOEL SAGET
Abd al Malik en 2016 ©AFP - JOEL SAGET
Abd al Malik en 2016 ©AFP - JOEL SAGET
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À l'occasion du festival radiographique “Estival Albert Camus” du vendredi 26 juin au dimanche 28 juin sur France Culture, émission spéciale en compagnie d'Abd al Malik, qui a découvert à 12 ans "L’étranger" de Camus, l'origine d'un choc, et la direction d'une vie.

Avec

Du vendredi 26 au dimanche 28 juin 2020 : Estival Albert Camus, un festival radiographique co-produit par Les rencontres Méditerranéennes Albert Camus et France Culture.

À l'occasion des 60 ans de la mort d'Albert Camus, Lourmarin avait prévu de célébrer du 25 au 28 juin la vie et l’œuvre du Prix Nobel 1957 en organisant Estival Albert Camus, à l'initiative de la Succession Albert Camus et de l'association Rencontres Méditerranéennes Albert Camus, soutenues par la Région Sud et le Département de Vaucluse. Le festival ayant été contraint de réinventer sa première édition au vu des circonstances actuelles, il se décline désormais sur les ondes de France Culture.

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Répliques
51 min

L'invité du jour :

Abd al Malik, artiste

Camus en miroir

J'ai découvert Camus à l'école, à 12 ans, puis j'ai lu toute son œuvre. En le lisant c'est comme si je rencontrais un grand de ma cité. À l'époque je voulais être artiste et c'est comme s'il m'avait pris par la main et m'avait dit : "petit frère, tu veux être artiste ? Ça se passe comme ça...". Je l'ai vécu ainsi parce qu'on vient du même milieu socio-culturel, finalement. Lui a grandi à Belcourt, dans l'équivalent d'une cité, moi, j'ai grandi dans une cité. Il a été élevé par une mère seule, moi aussi. Il a été repéré par des enseignants, moi aussi. Il dit que la culture, en substance, l'a arraché de sa condition, moi aussi, etc. Il y avait un effet miroir qui faisait que Camus, c'était un gars de ma cité.              
Abd al Malik 

Etre toujours à hauteur d'homme

Le fond de Camus, c'est ce désir que ce qui se passe à l'intérieur soit en cohérence avec ce qui se passe à l'extérieur et vice versa. Cette idée d'être toujours à hauteur d'homme. Il y a chez Camus à la fois une dignité mais aussi un combat contre toutes les formes d'injustice. Toujours être du côté des victimes, d'une certaine manière, mais en même temps, ne jamais être ni victime ou bourreau. J'ai grandi comme ça et ça a façonné ma manière de voir le monde et mon rapport aux autres.      
Abd al Malik 

Une honnêteté à toute épreuve

Ce qui m'a parlé dans "L'étranger", c'est l'honnêteté de Meursault, le personnage principal. Il ne ment pas. Et quand on vit comme moi dans la cité, on doit se débrouiller, on doit mentir ou arranger la vérité tout le temps, pour pouvoir survivre d'une certaine manière. À 12 ans, c'est ce qui m'a marqué.  
Abd al Malik 

Sons diffusés : 

  • Lecture d'Abd al Malik d'un extrait de Camus, l'art de la révolte, éditions Fayard, 2016
  • Discours d'Albert Camus de réception du prix Nobel de littérature, à Stockholm, 10 décembre 1957
  • Lecture d'Albert Camus de L'étranger, ORTF, 1er janvier 1941 
  • Archive d'Emmanuel Macron, “Il faut réinventer notre été” France TV, Discours du 6 mai 2020
  • Chanson d'Abd al Malik, Le grand frère, album Gibraltar, 2006
  • Témoignages du 13 juin 2020, à l'occasion du rassemblement pour rendre justice à Adama Traoré, France 24
  • Mixage best-of de Thomas Beau avec les voix de : Cécile Guilbert - Bruno Latour- Boris Cyrulnik - Julien Libeer - Giulia Sissa - Ali Benmakhlouf - Paul Preciado - André Comte-Sponville - Michaël Foessel - Heinz Wismann - François de Smet - Marc Ballanfat - Bachir Souleyman - Delphine Horvilleur -  Agnes Spiquet - Emanuel Coccia

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