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Cisjordanie : colère après la mort d'un militant, le ministre du Travail va démissionner

Des affrontements entre manifestants et forces de sécurité palestiniennes ont éclaté samedi en Cisjordanie occupée, au troisième jour de protestations déclenchées par la mort du militant palestinien Nizar Banat, connu pour ses vidéos critiquant l'Autorité palestinienne. Les manifestants appellent au départ de son président, Mahmoud Abbas.

Des Palestiniens manifestent à Ramallah, le samedi 26 juin 2021, contre l'arrestation violente jeudi et la mort du militant Nizar Banat.
Des Palestiniens manifestent à Ramallah, le samedi 26 juin 2021, contre l'arrestation violente jeudi et la mort du militant Nizar Banat. © Abbas Momani, AFP
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Militant des droits humains âgé de 43 ans, Nizar Banat avait acquis sa notoriété par ses vidéos postées sur les réseaux sociaux. Il y critiquait l'Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas, qu'il accusait de corruption. Sa mort, jeudi 24 juin, quelques heures après son arrestation par les forces de sécurité palestinienne, a suscité l'indignation en Cisjordanie.

Pour le quatrième jour consécutif, des manifestations ont eu lieu dimanche 27 juin à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, et à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie où résidait Nizar Banat.

Démission du ministre du Travail

Samedi, des heurts avaient éclaté à Ramallah entre des adversaires du président Abbas et les forces de l'ordre mobilisées en masse, qui ont riposté aux jets de pierre des manifestants par des tirs de grenades lacrymogènes.

Face à la contestation, le ministre palestinien du Travail, Nasri Abou Jeich, va démissionner de son poste, a indiqué dimanche à l'AFP un membre de son parti.

"Le Parti du peuple palestinien décide de se retirer du gouvernement palestinien en raison de son manque de respect des lois et des libertés publiques", a déclaré dimanche Issam Abou Bakr, membre du comité central de cette formation autrefois communiste.

"La décision a été prise par le bureau politique du parti il y a trois jours, et le comité central a approuvé la décision dimanche", a-t-il précisé.

"Le parti a pris cette décision, je représente et respecte le parti", a commenté Nasri Abou Jeich à l'AFP, sans autre précision.

Ouverture d'une enquête

Nizar Banat avait été arrêté à l'aube jeudi chez son oncle à Dura, puis conduit en détention. Sa famille accuse les forces de sécurité palestiniennes de l'avoir "assassiné".

Le médecin légiste en charge de son autopsie a mentionné des traces de coups à la tête, à la poitrine, au cou, aux jambes et aux mains. Moins d'une heure s'est écoulée entre les coups et sa mort, a indiqué le docteur Samir Abou Zarzour.

Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a annoncé l'ouverture d'une enquête.

Nizar Banat avait été candidat sur une liste d'indépendants aux législatives palestiniennes, les premières en quinze ans, qui devaient se tenir en mai avant d'être reportées sine die par Mahmoud Abbas.

84 % des Palestiniens estiment que l'Autorité palestinienne est corrompue, selon un sondage publié mi-juin par le Centre de recherche palestinien sur la politique et les sondages (PCPSR) basé à Ramallah.

L'Autorité palestinienne n'exerce que des pouvoirs limités sur environ 40 % de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 1967. Israël, qui en contrôle tous les accès, administre 60 % de ce territoire ainsi que ses colonies.

Avec AFP

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