Partager
Monde

Dans quels pays investit-on le plus dans l'éducation de ses enfants?

Quel cursus privilégier ? Quel budget y allouer ? Selon une enquête mondiale menée par HSBC, les variations entre pays sont fortes. Et les parents français très différents des autres.
réagir
14 04 14 la Rochelle lycée adn afp
Les élèves arrivent au lycée Fénelon-Notre-Dame, à La Rochelle
(XAVIER LEOTY / AFP

Qu'ils soient chinois, français ou mexicain, tous les parents du globe sont naturellement attachés à l'éducation de leurs enfants. Mais d'un pays à l'autre, les certitudes ou les questions angoissantes ne sont pas les mêmes. Doit-on privilégier le public ou le privé ? Combien de temps en amont faut-il planifier les études de sa progéniture ? Faut-il qu'ils aillent à l'université ? Dans une étude intitulée "Value of Education" et publiée ce mercredi 16 avril, HSBC a posé ces questions à 4.592 parents de 15 pays différents*. Et les résultats sont parfois surprenants, avec quelques particularités bien françaises.

En matière d'école primaire, les attentes des parents divergent grandement en fonction de la culture locale. Ainsi, dans la plupart des pays émergents, en particulier en Asie, les parents estiment qu'une bonne école primaire doit être capable d'inculquer à leur progéniture l'autodiscipline. C'est ce qu'indiquent par exemple 69% des Indonésiens interrogés, 64% des Malaisiens ou 46% des Indiens. Dans les pays développés, on a plutôt tendance à privilégier l'épanouissement de ses enfants. Le bonheur est ainsi plus souvent cité comme une priorité que la discipline en France, en Australie ou encore en Grande-Bretagne. Outre-Manche, l'épanouissement des enfants à cet âge est même aussi important que l'acquisition de compétences.

Les langues étrangères, une priorité dans les pays non anglophones

Un peu plus tard au cours des études, dans le secondaire, les parents habitant dans des pays non anglophones donnent beaucoup de valeur à l'apprentissage des langues vivantes. C'est une priorité en France (45% des personnes interrogées), au Mexique (42%), en Indonésie (42%), à Hong Kong (40%) ou en Turquie (37%). A contrario, dans les contrées où l'anglais est la langue maternelle ou l'ancienne langue officielle, les parents n'y accordent pas un grand intérêt. Par ailleurs, en Asie, ils ont tendance à attendre du collège et du lycée qu'ils rendent autonomes leurs enfants.

Les ambitions pour la suite diffèrent également de manière conséquente en fonction du pays. En Malaisie, 91% des parents sondés souhaitent que leurs enfants poursuivent leurs études dans le supérieur ! La pression pour la réussite scolaire est importante mais nombre de parents risquent d'être déçus car il  y a parfois un gouffre entre leurs envies et la réalité. En effet, en 2010, le taux brut de scolarisation dans le supérieur (part d'étudiants sur la population scolarisable au même niveau) ne dépassait pas les 40% en Malaisie selon les données de l'Unesco. Les Malaisiens sont ainsi ceux qui ont les plus grandes ambitions pour le supérieur. Viennent ensuite les parents turcs (86% d'entre eux veulent voir leurs enfants étudier après le bac ou son équivalent), les Brésiliens (84%) et les Indiens (83%).

Dans les pays occidentaux, les parents semblent plus réalistes quant aux chances de leurs enfants d'accéder à l'université ou aux écoles du supérieur. 61% des parents français se fixent comme objectif que leurs rejetons aillent dans le supérieur. Ils sont 55% aux Etats-Unis, 48% au Canada, 38% au Roayume-Uni et 37% en Australie à formuler le même vœu. La moyenne mondiale, elle, se situe à 62%.

Les Français plutôt zen ?

En ce qui concerne la manière de se préparer pour accompagner leurs enfants dans le dédale du système éducatif, les parents français semblent plus à l'aise que dans le reste du monde. Ils planifient ainsi moins à l'avance les choses : 4,4 ans en moyenne pour les études dans le supérieur contre 6,6 années pour tous les pays sondés ! Cela revient à dire que, lorsqu'un père ou une mère française commence à réfléchir sérieusement à ce que fera son enfant à l'université ou dans une grande école, ce dernier a environ 13 ans et demi. Dans le monde en moyenne, la planification pour les études supérieures débute ainsi quand l'enfant a seulement 11 ans et demi (si l'on prend aussi 18 ans comme âge d'entrée dans le supérieur).

Les parents français sont aussi ceux qui sont les moins nombreux (17% d'entre eux) à trouver décourageant ou intimidant le fait de prendre des décisions concernant l'éducation de leurs enfants. Alors que les parents les plus angoissés se trouvent à Taïwan (69% de réponses positives sur cette question), à Hong Kong (60%), en Malaisie (47%) et en Inde (46%). Une donnée étonnante lorsqu'on sait que, dans l'Hexagone, près de 19% des jeunes diplômés jusqu'à bac plus 4 et 12% des personnes ayant poursuivi leurs études après sont encore au chômage trois ans après leur sortie d'école, selon la dernière enquête du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq).

Autre fait notable : une légère majorité des parents dans le monde regrettent de ne pas avoir mis de côté ou d'avoir planifié assez tôt les études de leurs enfants. Ils sont 51% à le penser avec des pointes en Malaisie (84%), en Chine (78%) et au Brésil (67%). En revanche, en France, 86% des personnes interrogées indiquent ne pas avoir eu ce problème.

Faut-il payer ou pas ?

D'ailleurs, quand il s'agit de payer des études, tout le monde ne met pas la main au portefeuille avec autant d'enthousiasme. Tandis que pour 79% des parents brésiliens, payer pour l'éducation de leurs enfants est le meilleur investissement qu'ils puissent faire (la moyenne mondiale est à 58%), seuls 36% des parents français en arrivent à la même conclusion.  

En revanche, en ce qui concerne le choix entre le secteur public ou privé, les avis sont mitigés. En moyenne, dans l'ensemble des pays sur lesquels porte l'enquête, 40% des parents interrogés estiment que les établissements publics fournissent une éducation d'aussi bonne qualité que dans le privé. Mais 32% pensent le contraire. Sur ce point, la France ne fait pas exception : 46% des parents interrogés pensent que le public et le privé se valent, contre 32% qui ne sont pas de cet avis.

Au vu de l'ensemble des résultats, on pourrait penser que les Français sont globalement satisfaits de leur système éducatif. Et pourtant, ils ne semblent pas se faire d'illusion. 56% des parents français sondés estiment que la qualité de l'éducation dans l'Hexagone n'est pas au niveau des meilleurs standards internationaux. Et quand on leur demande d'indiquer quel pays peut être érigé en modèle dans ce domaine, c'est l'Allemagne qui arrive en tête, suivi des Etats-Unis et du Royaume-Uni.  

 

*L'étude de HSBC portent sur les 15 pays suivants : Australie, Brésil, Canada, Chine, France, Hong Kong, Inde, Indonésie, Malaisie, Mexique, Singapour, Taïwan, Turquie, Grande-Bretagne, Etats-Unis. 

 

 

Commenter Commenter

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications