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PMA et levée de l'anonymat : le trouble des donneurs de sperme
"Si c’était à refaire, je ne donnerais pas mon sperme, explique Yves, 76 ans. On ne peut pas dissocier la part sociale de la génétique."
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PMA et levée de l'anonymat : le trouble des donneurs de sperme

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Les débats de la loi bioéthique et la prochaine levée de l’anonymat du don de sperme plongent certains donneurs dans une réflexion sur la portée génétique de leur geste. Au point de regretter leur acte ? Il n’est en tout cas pas aussi anodin qu’ils le pensaient initialement. « Marianne » les a interrogés à la veille de l’adoption définitive du projet de loi, le 29 juin.

Dès qu’il voit des jeunes se promener dans les rues de Grenoble, il s’interroge. Certains d’entre eux seraient-ils de sa descendance ? Cette question ne l’empêche pas de dormir la nuit, mais elle lui trotte régulièrement dans la tête. Il y a vingt et un ans, dans un laboratoire grenoblois, Yann, 59 ans, a donné ses gam��tes dans un élan de générosité. Il a fait ce geste après avoir lu un article sur les problèmes d’infertilité.

Puis, il l’a chassé de son esprit durant quelques années. Mais, vingt ans plus tard, ses enfants devenus grands se sont étonnés d’apprendre qu’ils pourraient avoir des demi-frères ou demi-sœurs biologiques. Vingt ans plus tard également, sa compagne lui a reproché ce don, à laquelle elle affirme ne pas avoir donné un véritable consentement : « Lorsqu’on s’est séparés, c’est elle qui a balancé l’information à mes enfants. C’est en partie pour cela que ma fille de 18 ans l’a mal pris » déplore le quasi-sexagénaire.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne