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Les influenceurs français installés à Dubaï bientôt rattrapés par le Fisc

par Léa Lecuyer ,
Les influenceurs français installés à Dubaï bientôt rattrapés par le Fisc© GettyImages / frantic00
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Nombre d’influenceurs et influenceuses se sont envolé.e.s vers l'un des pays du Golfe les plus prisés : les Émirats Arabes Unis et plus précisément, la ville de Dubaï. Laissant les impôts derrière elleux, le Fisc risquerait bien de les rattraper.

Aller à Dubaï est devenu courant, voire même un passage obligé quand on devient un.e influenceur.euse important.e. D'où vient l'attrait récent des professionnel.le.s des réseaux sociaux pour cette ville des Émirats arabes unis ? D'un mix entre climat chaud, sécurité malgré la célébrité (et les haters) mais aussi, d'intérêt fiscal. Pourtant, la période d’exil sans anicroche semble sur le point de se terminer.

Pourquoi la situation à Dubaï est-elle avantageuse ?

Dubaï a besoin de diversifier ses sources de revenus en prévision de la disparition inexorable de l'or noir et mise aujourd’hui sur le tourisme, grâce à ses îlots aussi paradisiaques qu'artificiels. Depuis quelques années, la ville met en place des plans de communication, notamment, du marketing d’influence, et propose aux influenceur.euse.s du monde entier de venir s'installer. Invité.e.s dans les palaces et les restaurants, ils.elle.s n’ont plus qu’à en faire la promotion, muni.e.s de leur smartphone où s'accumulent les vues.

Mais cet accueil bienveillant ne s’arrête pas là. En effet, à Dubaï, pas besoin de payer d’impôt. La ville possède 45 "zones franches'', où l’impôt sur le revenu est inexistant. De quoi attirer les célébrités digitales... Jazz Correia, candidate de téléréalité et influenceuse, déclare ainsi n’avoir aucun scrupule à ne pas payer d’impôts en France, dans cette vidéo YouTube filmée en caméra cachée, devenue virale au printemps 2021.

Comment faire pour éviter d'être taxé.e.s par l'État français, dont nos influenceur.se.s dépendent normalement ? Se tourner vers l’entrepreneuriat. Selon un article du Parisien, "Créer une société en zone franche coûte entre 5 000 et 10 000 euros, un loyer à renouveler chaque année. Une fois la structure créée, pas d’impôts sur le dividende ni sur les revenus". Un effort bien maigre par rapport aux impôts conséquents que devraient payer des influenceurs parfois richissimes...

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La fin d’un paradis fiscal pour les influenceurs.euses français.es ?

Toujours dans la vidéo en caméra cachée, Jazz Correia affirmait toucher 300 000 euros par mois pour son travail. Et elle est loin d’être la mieux lotie... Le manque à gagner pour la France est donc important, mais la roue risquerait bien de tourner. Le16 juin 2021, le ministère des Finances allemand a en effet confirmé l’hypothèse du journal Der Spiegel, qui s'était vu remettre un CD de la part d'un informateur anonyme.

Celui-ci contiendrait des informations conséquentes "sur des millions de contribuables dans le monde et sur plusieurs milliers de contribuables allemands qui ont des actifs à Dubaï", selon un article des Échos. Ce fichier permettrait à l'État allemand de lever le voile sur des biens cachés ou des revenus non déclarés par les expatrié.e.s allemand.e.s fraîchement arrivé.e.s aux Émirats arabes unis.

Un véritable appel d'air pour différentes caisses, dont le Fisc français, puisque les autorités allemandes mettront à disposition des pays étrangers les données de chacun de leurs ressortissants. La France à d’ores et déjà a directement pris contact avec l'Allemagne, afin de découvrir si certains Français.es installé.e.s dans le pays auraient "malencontreusement" essayé de flouer les impôts, en ne déclarant pas leurs revenus ou à cause d'un oubli de règlement de l'"exit tax". Cette taxe s'applique aux personnes ayant été résident.e.s fiscal.e.s français.es “pendant au moins six ans au cours des dix années précédant le transfert de votre domicile à l'étranger et si vous détenez des droits sociaux, titres ou droits atteignant une valeur globale d’au moins 800 000 € ou représentant au moins 50 % des bénéfices sociaux d’une société”. En résumé, les influenceur.euse.s tomberaient bien dans les filets du Fisc dans le cas de ceux.celles qui ont joué avec les (larges) limites qui leur étaient proposées.

Léa Lecuyer
Journaliste stagiaire lifestyle
Avec Léa, la curiosité n’est plus un vilain défaut. Journaliste lifestyle, elle a toujours un bon conseil pour booster votre bien-être et vous tient informé.e.s de toutes les caractéristiques de votre signe …
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