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RABAH KARÈCHE, 70 JOURS DE PRIVATION DE LIBERTÉ

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Ali BOUKHLEF Publié 27 Juin 2021 à 23:40

© D. R.
© D. R.

Cela fait 70 jours que Rabah Karèche croupit dans une cellule de prison à Tamanrasset. Incarcéré le 19 avril dernier pour avoir publié des articles portant sur des protestations d’habitants qui contestaient le nouveau découpage administratif, le correspondant de Liberté est dans l’attente de son procès.

Pour rappeler et réitérer leur solidarité avec Rabah Karèche, des journalistes, des avocats et des militants ont lancé hier une pétition pour réclamer sa liberté à l’occasion d’une conférence de presse animée au siège du MDS à Alger.

Une occasion également pour le comité de soutien à Rabah Karèche de rappeler que sa détention est arbitraire. “C’est un journaliste professionnel qui n’a fait que son travail”, a résumé le journaliste Mohamed Iouanoughène, en dénonçant, dans la foulée, la restriction des libertés en général.

Présents, deux avocats, membres du Comité national pour la défense des détenus, ont notamment relevé les violations de la loi dans le dossier de Rabah Karèche. Zoubida Assoul a ainsi rappelé que l’article 54 de la Constitution “interdit des peines privatives de liberté” pour des faits liés à l’exercice du métier de journaliste.

Elle a également dénoncé le recours à la détention provisoire alors que “rien ne la justifie dans la situation de notre collègue”. Aussi a-t-elle observé que “le code de procédure pénale prévoit les cas de détention provisoire dans certains cas uniquement”. Mais “malheureusement, dans notre pays, il y a un grand décalage entre la théorie et la pratique”, déplore-t-elle.

“Le pouvoir aurait dû mentionner dans la nouvelle Constitution que la liberté d’expression n’est pas garantie et que la liberté de presse ne doit pas exister. On aurait au moins compris”, ironise, pour sa part, Saïd Zahi, avocat. Ce dernier a rappelé que “contrairement aux accusations, Rabah Karèche a fait preuve d’une œuvre patriotique” parce qu’il a mis en lumière “un problème qui peut provoquer des dangers pour le pays”. 

Les deux avocats ont démonté les accusations portées contre notre correspondant. “Rabah Karèche est poursuivi sur la base d’un article qui évoque ‘de fausses informations’. Mais son article est une information vérifiée. Elle est où la fausse information, alors ?”, s’interroge Zoubida Assoul.

Pour Saïd Zahi, la détention de Rabah Karèche est “une atteinte à un droit fondamental des citoyens, celui d’accéder à l’information”. “Rabah Karèche a, au contraire, aidé les Algériens et les autorités à savoir ce qui se passe dans cette région du pays. Il n’est responsable ni des travers de la loi (portant sur le découpage administratif) ni sur la manifestation.

Sa détention est donc arbitraire. Il est victime d’une injustice”, s’est emporté l’avocat qui défend de nombreux détenus d’opinion.  “La détention de Rabah Karèche entre dans le cadre de la volonté de mater la révolution du peuple algérien”, a pesté Fethi Gharès, secrétaire général du MDS.

À  noter  que  l’instruction de  l’affaire de  notre  collègue  a  été  bouclée.  La chambre d’accusation devrait se prononcer demain sur l’affaire.
 

Ali BOUKHLEF

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