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De nouvelles recherches suggèrent que la diminution des niveaux d’une protéine clé aidant à transporter l’oxygène vers les tissus pourrait être liée au vieillissement du cerveau et au déclin cognitif.

Des expériences révélatrices

Dans le cadre de travaux présentés dans la revue PLOS Biology, des chercheurs de l’université du Texas ont établi un lien entre le déclin cognitif et une protéine présente dans les globules rouges. Au cours d’expériences sur des souris, ceux-ci ont constaté que les rongeurs dépourvus de cette protéine présentaient un déclin cognitif rapide. Si un tel schéma intervient également chez l’Homme, l’équipe estime que de nouveaux traitements anti-âge pourraient être envisagés.

« Les globules rouges remplissent une fonction irremplaçable, celle de fournir de l’oxygène pour maintenir la bioénergétique de chaque cellule de notre corps », explique Yang Xia, auteur principal de l’étude. « Cependant, leur rôle dans la cognition et la fonction auditive liées à l’âge reste assez obscure. »

La nouvelle étude repose sur l’hypothèse qu’une diminution progressive de l’apport d’oxygène aux tissus constitue un facteur clé du vieillissement. Le récepteur A2B de l’adénosine (ADORA2B) étant connu pour faciliter la libération de l’oxygène par les globules rouges, les chercheurs ont testé l’effet d’une réduction des niveaux de cette protéine vitale sur la cognition, en utilisant des souris génétiquement modifiées en étant dépourvues.

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Différents tests cognitifs et physiologiques ont permis de comparer ces animaux à des souris saines, révélant que les rongeurs dépourvus d’ADORA2B présentaient un déclin plus rapide de la mémoire et de l’audition en vieillissant. Lorsque les animaux ont été privés d’oxygène dans un scénario d’hypoxie simulée, l’équipe a constaté que ce déclin cognitif lié à l’âge s’accélérait encore davantage.

Une potentielle cible thérapeutique anti-âge

De telles expériences suggèrent que l’ADORA2B est essentielle au maintien de l’oxygénation des tissus dans le cerveau et qu’avec l’âge, les niveaux de cette protéine clé diminuent. Ce qui signifie que le vieillissement du cerveau pourrait potentiellement être ralenti en trouvant des moyens de maintenir les niveaux de cette protéine.

L’idée que la diminution de l’oxygénation des tissus joue un rôle dans l’apparition du vieillissement cérébral et du déclin cognitif n’est pas encore avérée. Toutefois, ces nouvelles recherches mettent en évidence un mécanisme permettant potentiellement de faire la lumière sur des études antérieures, ayant montré que la transplantation de sang de jeunes souris chez des spécimens âgés améliorait la cognition. La recherche offre également des pistes pour expliquer comment les traitements à l’oxygène hyperbare peuvent générer des effets anti-âge.

« Nos résultats révèlent que la cascade de signalisation ADORA2B des globules rouges combat l’apparition précoce du déclin de la cognition, de la mémoire et de l’ouïe lié à l’âge en favorisant l’apport d’oxygène chez les souris et pourrait constituer une cible thérapeutique anti-âge prometteuse », conclut Xia.

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